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Victimes de violences conjugales : de nouvelles solutions d’accueil

Victimes de violences conjugales : de nouvelles solutions d’accueil

14 December 2021
L’association d’aides aux victimes, Trait d'Union France Victime a inauguré la semaine dernière un appartement relais dédié aux victimes de violences dans l’urgence. Un outil précieux pour mettre les femmes, et parfois leurs enfants,
sous protection le temps de prendre les mesures qui s’imposent pour les sortir de l’enfer.
 
Jusqu’en janvier dernier, en dehors du Manteau avec des places limitées, aucun endroit d’accueil n’était prévu pour les femmes victimes de violence. L'association, pour parer au plus pressé, réservait des chambres d’hôtels, mais devant la réticence de de certains hôteliers, voire de certaines victimes, et le coût que représentaient ces nuitées, il était impératif de trouver une solution. En février 2021, Trait d’Union aménageait un premier appartement de deux chambres (financé par la Fondation de France) … souvent occupé car les crises successives ne font qu’aggraver la situation. La semaine dernière, un second appartement était inauguré, augmentant ainsi les capacités d’accueil de femmes qui ne peuvent être hébergées dans le cercle familial ou amical, leur évitant d’avoir recours au 115 en Guadeloupe ou à un départ vers la métropole.

Une mécanique judiciaire de protection
 
Cette « mise à l’abri » est nécessaire, le temps pour la justice de mener l’enquête et pour Trait d’Union de mettre en place les procédures. Depuis un peu plus d’un an, les mesures pour la protection des victimes ont évolué et l’ordonnance de protection s’avère être une arme qui fonctionne bien. Elle permet dans un temps réduit, et sans dépôt de plainte préalable, de prendre des mesures provisoires pour protéger la victime, comme ordonner l’éloignement du conjoint du domicile conjugal, même s’il est titulaire du bail ou propriétaire. En cas de non-respect par l’agresseur, la garde à vue devient systématique. La juriste de l’association, l’assistante sociale mais aussi la psychologue prennent ensuite le relais pour accompagner chaque femme dans ses démarches et faire valoir ses droits et surtout l’aider à se reconstruire.
 
Une bulle de décompression
 
Ce second appartement a été pensé pour que les femmes s’y sentent bien. D’une superficie de 120m2, doté de trois chambres (avec lits jumeaux, berceaux et lits d’appoints pour enfant) et d’un agréable séjour, il est conçu pour qu’elles soient rassurées, le temps de trouver une solution plus pérenne. En cas d’urgence en pleine nuit, les gendarmes ont accès au lieu pour y mettre la victime à l’abri. Trait d’Union prend ensuite le relais dès le lendemain. La location de l’appartement a été financée pour l’année à venir par l’État et son aménagement (mobilier et électroménager) par la Fondation de France.
Il a été inauguré conjointement par la Préfecture de Saint-Martin et le parquet en présence des représentants de la gendarmerie nationale. Pour le parquet, Paul-François Thibault a indiqué que ce dispositif est essentiel dans le cadre d’une enquête pénale avec des procédures courtes. Il a salué la réactivité de Trait d’Union et sa capacité à intervenir rapidement dans les cas d’urgences. Pour Christian Rasoloson, représentant de l’état (direction de l’économie, de l’emploi, du travail et de la solidarité), l’objectif dans les années à venir est d’améliorer encore le dispositif.
 

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