L’homme comparaissait pour neuf délits : délit de fuite après un accident, conduite malgré l’injonction de restituer son permis de conduire, violence aggravée, outrage à personnes dépositaires de l’autorité, rébellion, refus de soumettre au test d’alcoolémie, usage illicite de stupéfiants, conduite dangereuse et à vitesse excessive. Neuf délits commis en une seule soirée, celle de son mariage.

UNE SOIRÉE NUPTIALE EXPLOSIVE

Dans la nuit du 23 octobre 2022, vers 5h30 du matin, l’homme double un véhicule et se rabat sur lui. Il ne s’arrête pas, fait demitour, éteint ses feux et s’enfuit dans l’impasse qui mène à la gendarmerie de la Savane. L’homme dont le véhicule a été heurté bloque l’impasse et alerte les gendarmes. La voiture est stationnée à proximité de la Villa Gumbs. Les gendarmes entrent dans la villa à 6h20 et trouvent l’homme à califourchon, sans caleçon, tenant par la gorge une femme qui hurle. La femme présente des contusions à la joue gauche, dues à une gifle. Il est immédiatement interpellé. Vu l’état de l’homme les gendarmes le conduisent à l’hôpital. Sur le trajet il les abreuvent d’insultes, et arrivés à l’hôpital les gendarmes doivent le plaquer au sol pour le calmer… il entraine un gendarme dans sa chute et le blesse. Placé ensuite en garde à vue pour tentative de viol, il s’avère que la jeune femme est son épouse depuis la veille. Il reconnait tous les délits, sauf la blessure du gendarme, tombé avec lui. Aveux qu’il réitère à la barre du tribunal. La tension entre les deux nouveaux époux était palpable lors de la soirée de mariage. L’homme consomme des substances auxquelles il est peu habitué, cannabis, alcool et cocaïne. Il se bat avec les invités. A tel point qu’un ami l’emmène pour calmer le jeu dans une autre villa louée pour le mariage. Mais le jeune époux veut retrouver sa femme, il prend les clés de la voiture… et arriva la suite de l’histoire.

TENSION, PRESSION… UN RETOUR AU PAYS DIFFICILE

Les deux futurs époux ont passé dix ans ensemble, dix années heureuses en métropole. Puis ils envisagent le retour au pays et le mariage. Le retour aux Antilles, après la vie en métropole était très difficile déclare-t-il à la barre, c’était une période qu’il qualifie de « sombre ». L’installation chez la mère de sa future épousée, les prive, selon le jeune homme, de leur bulle à eux. Introverti, il a cependant du mal à en dire plus. La pression des familles, celle du mariage, ce jour-là la soupape a sauté. Depuis le jeune homme a pris conscience de ses erreurs, s’est fait suivre par des psys et entamé une nouvelle vie professionnelle. Connu dans sa spécialité, il réussit désormais sur une autre île et reconnait avoir changé de mentalité. Suite à cet incident son épouse, traumatisée, a quitté le domicile conjugal et demandé le divorce. La procédure est en cours et elle était partie civile au procès tous comme les gendarmes. L’homme qui avait déjà plusieurs délits inscrits à son casier judiciaire est déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés et écope d’une peine de dix mois de prison, aménageable. Il devra payer deux amendes de 4e catégorie à 75 € et indemniser pour préjudice moral deux des gendarmes à hauteur de 200 €, à payer 500€ de dommages et intérêts au gendarme blessé et enfin à verser 400 € pour le préjudice matériel et 500 € pour préjudice moral au propriétaire de la voiture percutée. Il devra également payer 2000 € à sa future ex-épouse pour préjudice moral.