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Collèges autonomes, nouveaux fonds de l’État : la Collectivité à pied d’oeuvre

Collèges autonomes, nouveaux fonds de l’État : la Collectivité à pied d’oeuvre

06 February 2024

Même si la route vers une économie durable est encore longue, Saint-Martin ne part pas de zéro, et les premiers jalons vers l’inévitable transition énergétique ont d’ores et déjà été posés.

DEUX COLLÈGES ENTIÈREMENT AUTONOMES EN ÉNERGIE

Dévastés par Irma, les collèges 600 à Quartier d’Orléans et 900 à la Savane feront bientôt office de modèles en matière de construction durable. En effet, grâce à leurs toitures d’une centaine de mètres carrés de panneaux photovoltaïques conçus pour résister à des vents de 350 km/h, ces derniers sont désormais pleinement autonomes d’un point de vue énergétique, y compris lorsque 70% des climatiseurs tournent en simultané :«Notre objectif est que l’empreinte carbone de l’Éducation Nationale soit la plus faible possible», a expliqué Christian Climant- Pons, en charge de la reconstruction du secteur éducatif à Saint-Martin lors de la conférence de presse organisée par Vincent Berton vendredi dernier.

En plus du recours aux panneaux photovoltaïques, d’autres dispositifs ont été mobilisés comme la création de citerne d’eaux alimentées par les eaux pluviales pour entretenir parcs et jardins. L’objectif : végétaliser les alentours et garder les bâtiments à l’ombre. D’autant plus que ces derniers se situent sur une zone de forte activité sismique, et sont donc nécessairement en béton, grand capteur de chaleur. En construisant dans le passage des alizés, la difficulté a donc été contournée, et la ventilation naturelle permet aujourd’hui de faire baisser le thermomètre de 5 à 7 degrés. Ainsi, lorsqu’il fait 35 degrés dehors, il fait 23 ou 25 dans les classes, sans climatisation. Cette dernière est surtout utile trois mois de l’année, lors des pics d’humidité. Autre dispositif, la limitation du ruissellement et des inondations par la récupération de l’eau en vue de recharger les nappes phréatiques.

Un exemple de construction durable donc, d’autant plus que l’énergie produite par les panneaux solaires durant le week-end ou les vacances scolaires est gratuitement réinjectée dans le réseau d’EDF: «Nous n’avons pas voulu le revendre, car nous voulons éduquer les enfants sur le respect de la transition environnementale grâce à ces bâtiments autonomes, reprend Christian Climant- Pons. Nous utiliserons les mêmes dispositifs pour reconstruire la médiathèque, bien que sa configuration soit plus complexe.»

UN NOUVEAU FOND POUR LES RESTAURATEURS ET LES HÔTELIERS

La transition écologique a un coût, c’est la raison pour laquelle le FEDER de la Préfecture a financé la transition bio-environnementale de grands bâtiments de la Sensamar. Les casernes de la Savane et de Concordia ont elle aussi bénéficié de travaux d’isolation selon des procédés innovants. Quant aux sites administratifs, un crédit de relance de transition écologique calqué sur le modèle des deux collèges devrait permettre de faire baisser la consommation actuelle des services de l’État en économisant jusqu’à 23 000 KwH par an. Les biens privés ne sont pas en reste. Depuis octobre, un «fond tourisme durable » opéré par la DEM pour l’État permet de financer de petites initiatives plafonnées à 100 000 euros: achat d’un équipement de plonge consommant moins pour un restaurateur, d’un mitigeur de douches ou d’un éclairage plus vertueux dans un hôtel, etc. Les porteurs de projets, hôteliers ou encore restaurateurs sont éligibles. Présente à la conférence de presse, Evelyne Fleming a pour sa part rappelé l’importance de la pédagogie auprès des enfants sur ces enjeux environnementaux: «Grâce à un tissu partenarial, nous allons bientôt cibler des classes spécifiques pour travailler sur l’héritage précieux des puits, a-t-elle annoncé. Il s’agira de les cartographier et de voir s’ils sont toujours viables, car ils servaient de relais à nos ancêtres durant les moments difficiles et pourraient encore le faire.» Autant d’initiatives qui, à l’instar du projet de revalorisation énergétique des déchets porté par Verde tentent de changer la donne sur le long terme :«On ne part pas de rien, a souligné Vincent Berton. Il y a des choses qui se mettent en place, et la collectivité est bien impliquée sur ces questions. Au niveau des responsables publics, la prise de conscience est là, a-t-il ajouté, maintenant, il faut que ça infuse dans la population, car si l’effort n’est pas collectif, nous n’y arriverons pas.»  

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