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Alain Di Crescendo et Angèle Dormoy
Alain Di Crescendo et Angèle Dormoy

CCI France : «Le potentiel économique de l’outre-mer est une opportunité pour la France»

27 February 2024

Alain Di Crescendo qui dirige la CCI depuis 2 ans a rencontré vendredi les principaux acteurs économiques du territoie pour parler fiscalité, attractivité et investissement dans une région qui dispose selon lui de leviers de croissance considérables.

DE NOMBREUX LEVIERS DE CROISSANCE

Le président de la chambre du commerce et d’industrie dont l’objectif est de représenter les intérêts des entreprises de tous secteurs à travers la France était en déplacement à Saint-Martin la semaine dernière. Accompagné d’Angèle Dormoy qui est à la tête de la CCISM depuis 2018, l'homme est venu pour la 2ème fois à la rencontre des acteurs du monde économique afin d’approfondir certains sujets comme l’attractivité du territoire ou la dynamisation du centre-ville de Marigot. Car même s'il estime qu’une croissance de l’outre-mer pourrait provoquer une augmentation de 1% du PIB, les problèmes ne manquent pas sur une île qui se remettait encore d’Irma au moment du Covid, et dont certaines entreprises s’étranglent toujours avec des pénalités: «Imaginer comprendre ce qui se passe dans les départements d’outre-mer depuis Paris ne marche pas, a-t-il expliqué. Je suis donc venu pour proposer des solutions et approfondir certains sujets comme la problématique de la CGSS et la nécessité d’accorder un moratoire aux entreprises qui n’y sont pour rien. Nous devons aussi travailler sur la nécessité de favoriser l’investissement. Je suis prêt à aider la présidente de la CCISM à trouver des acteurs de capital-risque et de capital-développement pour Saint-Martin». L’objectif pour Alain Di crescendo est donc de déterminer des priorités, «non pas pour contrôler, mais pour aider ce territoire à se développer ».

Parmi ces priorités, le commerce donc, face à un centre-ville en perte de dynamisme, le tourisme également, et l’artisanat. «Nous travaillons sur des actions d'e-commerce comme «ma ville mon shopping» et sur des animations en lien avec l’AEC et d’autres association afin d’établir un plan d’attaque», abonde la présidente Angèle Dormoy. Amplitude horaire élargie, ouverture certains soirs, animations plus attractives, travail sur l’accueil via la formation… Autant de projets qui seront étayés par le diagnostic d’experts CCI France déployés sur le territoire pour l’occasion.

INVESTIR L’ARGENT AU BON ENDROIT

Et l’heure presse car les indicateurs sont au rouge : «Les recettes fiscales ont été mauvaises sur le 4E trimestre 2023 et pas terribles au 1er trimestre 2024», commente le président. En parallèle, la ligne budgétaire de l’outre-mer a été revue à la baisse, ce qui signifie «qu’il va falloir travailler à budget contraint, d’où l’importance de faire de la priorisation et de se focaliser sur ce qui crée le plus de valeur». Pour le président, contrairement à l’économie hexagonale arrivée à maturité et pouvant difficilement créer de la croissance, l’outre-mer bénéficie d’effets de leviers considérables avec «des infrastructures et initiatives à développer et des commerces à mettre en place». Un potentiel constituant une réelle opportunité pour la France :«La différence entre un pays qui génère ou perd de la croissance c’est tout juste 2% du PIB, renchérit Alain Di Crescendo. Je pense que l’on peut tout à fait en générer 1% ici».

Doté d’un mandat de 5 ans, le président qui connait la spécificité de Saint-Martin (très petites entreprises, éloignement, coût du transport, coût des produits, continuité territoriale), croit dans sa forte capacité de développement, «bien plus élevée qu’une île comme Saint-Barthélemy». Pourtant, il est crucial selon le président de CCI France de «mettre l’argent au bon endroit», et sa crainte principale pour le territoire est que «l’on se trompe de priorité en manquant d’investir dans ce qui crée de la valeur : le commerce, le tourisme, l’artisanat et l’agriculture». L’agriculture, autre sujet sensible après la fermeture de l’abattoir qui remet en question l’autonomie alimentaire de l’île.

Pour Angèle Dormoy, générer de la croissance implique également de casser la saisonnalité touristique en proposant plus d’animations et en donnant aux visiteurs davantage de raisons de dépenser du côté français de l’île. Le CIOM (Comité Interministériel des Outre-Mer) a d’ailleurs validé le projet de construction d’un casino, qui était jusqu’ici impossible.

La performance de ces opérations réalisées à Saint-Martin sera ensuite évaluée par le président de la CCI France à la fin de l’année, même si «La Nuit de l’orientation est d’ores et déjà une des réussites les plus significatives au national avec plus de 700 participants », se félicite le président.

Sans oublier la pépinière de Quartier d’Orléans qui vise à former, expliquer et sensibiliser à la création d’entreprise sur une partie du territoire longtemps ignorée.

Prochaine étape pour la CCISM : un voyage à Paris pour se pencher sur le capital-risque et rencontrer les porteurs de projets.  

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