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Un portrait, un métier, une histoire : Michel Hunt, passeur à Pinel

11 February 2019
Né à cul de sac, Michel a toujours aimé la mer. Mer nourricière, mer plaisir ou mer lucrative … peu importe, c’est son univers et pour rien au monde il ne s’en éloignerait. Depuis vingt-quatre ans, il exerce le métier de passeur … comprenez, convoyer des personnes de l’embarcadère de cul de sac à l’îlet Pinel. Une vie douce, rythmée par la nature, la météo et … les touristes !

 

De pêcheur à passeur

Petit il allait à la pêche avec son père. C’est donc tout naturellement qu’il débute sa vie active comme pêcheur professionnel. Il partait poser ses casiers à 500 pieds de profondeur et était alors le seul à faire la pêche au vivaneau. A l’époque, les temps étaient autres et les choses bien plus faciles. Au fil des ans, les règlementations ont changé, les zones de pêche côtières se sont réduites et il devenait compliqué de poser les casiers. Et puis, les horaires de pêcheur n’étaient plus compatibles avec sa vie de famille. Il voulait pouvoir profiter des siens et voir grandir ses enfants. Il décide alors de reprendre en quelque sorte l’héritage familial, puisque l’activité de passeur est tenue par les mêmes familles de Cul de Sac depuis maintenant trois décennies. Il part en Guadeloupe pour obtenir tous les diplômes et autres certificats d’aptitude pour pouvoir exercer le métier. A son époque, une formation d’un an, qui coûtait cher. Mais il ne regrette pas ce choix, et s’estime aujourd’hui privilégié d’être son propre patron.

Une histoire de familles

Les passeurs de Pinel sont regroupés au sein d’une association, ceci, selon Michel, afin que chacun respecte le travail de l’autre et que les tarifs appliqués soient les mêmes pour tous. Aujourd’hui, quatre bateaux assurent les rotations : celui de la famille Larmony, celui de la famille Hodge et ceux de la famille Hunt, l’un pour Michel, l’autre pour son oncle. Chacun à leur tour, toute les demi-heures, ils effectuent la traversée. Mais cette association est aussi un moyen de transmettre cette tradition, de militer pour le maintien à quatre du nombre de passeurs, de maintenir le patrimoine que représentent les saintoises et de manière plus large de veiller à la protection du site. Un site qu’ils ont dû nettoyer après Irma pour pouvoir reprendre un semblant d’activité, notamment avec les locaux. Pendant six mois, ils ont pu vivre grâce à ce soutien. Aujourd’hui les touristes sont de retour et heureusement ! Car comme le constate Michel, sur l’île tout le monde vit, directement ou indirectement du tourisme. C’est un état de fait que le gouvernement doit comprendre, dit-il, car sur ce petit territoire, ce sont deux pays et donc deux règlementations différentes. 

Être là pour les jeunes

Michel a accepté de poser devant l’objectif de Lauralie Peterson pour montrer aux jeunes qu’il y a des métiers, intéressants, à pratiquer sur l’île. Il voudrait que des jeunes prennent la relève, notamment dans les métiers en lien direct avec la mer. Pour lui, « les anciens » sont là pour les guider, les conseiller et leur apprendre. Il veut aussi transmettre un autre message, celui qu’il ne faut pas choisir un métier en fonction de ce qu’il peut rapporter : « Il faut aimer son travail et dans ce cas, si on le fait avec sérieux, l’argent vient ». Toute une philosophie, qui lui laisse encore le temps d’aller à la pêche, mais maintenant juste pour le plaisir.

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