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Sargasses : face au fléau, la Collectivité contre-attaque

Sargasses : face au fléau, la Collectivité contre-attaque

05 April 2024

Alors que de nouveaux échouements de sargasses sont attendus dans les prochains jours, les services de la Collectivité sont sur le pied de guerre. Ramassage, investissements et futures installations, retour sur la feuille de route. 

Les échouements de sargasses s’intensifient sur nos plages. Dans son dernier bulletin datant du 2 avril, Météo-France affirme que des échouements sont à prévoir dans les deux prochaines semaines. «La présence de radeaux, sur tout l’est de l’arc antillais ainsi qu’autour de Tobago et la Barbade, confirme le risque d’échouements», peut-on lire. Face à ces arrivées, les services de la Collectivité restent fortement mobilisés. «Nous voyons que la période dense vient de débuter», constate Igor Rembotte, chargé de mission Biodiversité pour la Collectivité. «Néanmoins, nous ne pouvons plus parler de saison pour l’arrivée des sargasses car elles s’échouent en permanence. Nous en avons également eu de novembre à mars. Nous luttons contre elles toute l’année », nuance-t-il.

TROIS ENTREPRISES LOCALES REQUISITIONNÉES

Au total, trois entreprises locales s’occupent du ramassage sur différents secteurs. L’entreprise TWS pour le premier secteur du Galion jusqu’à la Baie de l’Embouchure et la Baie Lucas. L’entreprise GTN s’occupe elle du secteur de Mont Vernon jusqu’à la limite des AOT et restaurants de plages d’Orient Bay. Enfin, Express Equipement Transport Service Rental (EETSR), pour le secteur de Cul de Sac. Depuis 2023, ces entreprises sont réquisitionnées par le président de la Collectivité afin d’effectuer les opérations de collecte des sargasses et leur évacuation à la décharge. «La Collectivité avait auparavant établi un marché public ; il s’agissait d’un accord-cadre à bons de commande qui permettait de solliciter les entreprises mais nous n’étions pas satisfaits », déclare Igor Rembotte. Les sargasses sont ensuite évacuées à la déchetterie. «Cette évacuation est aujourd’hui systématique », assure Igor Rembotte. «Plus aucun tas de sargasses ne reste en haut de plage comme cela pouvait être le cas auparavant », ajoute-t-il. Une décision de la Collectivité, suite à la découverte de la présence d’arsenic et de métaux lourds, présents dans la sargasse. « Il ne faut pas que ces dernières entrent en décomposition ».

BARRAGES, TÉLÉDÉTECTION…

Pour cela, les entreprises réquisitionnées ont l’obligation de pouvoir doubler les moyens matériels et humains, notamment en cas d’échouement dit atypique, c’est-à-dire particulièrement intense, comme ce fut le cas au mois d’août dernier. Résultat, le ramassage a duré 4 jours, contre 30 jours l’année précédente. «Avec la déforestation dans les bassins de l’Amazonie, du Congo et du Mississippi, les échouements de sargasses ne sont pas près de s’arrêter », note Igor Rembotte. Pour lutter dans la durée, la Collectivité a également planifié des projets sur les prochaines années. Parmi eux, un futur marché d’investissement intégrant la télédétection de sargasses depuis les plages impactées, grâce à l’installation de caméras autonomes qui diffuseront les images en flux tendu. Investissement également avec l’installation prévue de cinq capteurs à gaz qui seront établis près des habitations sur les zones à sargasses. L’installation de deux barrages expérimentaux doit également voir le jour, le premier à la passe de Pinel, le second devrait être installé à la baie de l’Embouchure afin d’empêcher les sargasses de rentrer dans l’étang aux poissons et de finir dans la mangrove. Enfin, un projet vise à intégrer les sargasses ramassées dans le projet PI (Pollution free-Integrated) de l’opérateur de gestion des déchets Verde-SXM. «Les sargasses viendront intégrer le mixte de déchets qui servira de combustible à l’unité Pi et qui doit produire de l’énergie », conclut Igor Rembotte.

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