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Portrait : Erick Ambulance, 20 ans déjà !

Portrait : Erick Ambulance, 20 ans déjà !

24 April 2018

2018 sera assurément une année chargée d’émotions pour Eric Javois. En juillet, il fêtera les 20 ans de son entreprise, mais aussi un nouveau départ en épousant la femme de sa vie. Mais cet homme discret et pudique, passionné d’aviation, toujours prêt à aider les autres, est avant tout un bosseur acharné pour qui les journées ne sont jamais assez longues.

Quel a été votre cursus ?
Après la 3e, j’ai opté pour un BEP sanitaire et social, tout simplement parce que c’était ce qui correspondait le mieux à ce que j’avais envie de faire; depuis tout petit déjà, je voulais apprendre à faire des pansements, des piqûres … à 15 ans, j’allais dès que c’était possible chez le docteur Gibbs. J’adorais ! Puis j’ai intégré une école d’aides-soignants.
En sortant, j’ai postulé pour l’assistance publique à Paris. 24h plus tard j’étais embauché à l’hôpital Cochin. Mais le Samu 75 me fascinait. En parallèle, je passais mes nuits et week-end dans les ambulances du Samu de l’hôpital Necker. Je travaillais aussi comme bénévole un week-end sur deux dans une clinique privée de Boulogne.

Qu’est ce qui vous a poussé à revenir à Saint-Martin ?
En fait j’ai dû faire une pause pour le service militaire. J’ai fait mes 3 mois de classe en métropole, et j’ai eu la chance de bénéficier d’une convention qui existait à l’époque entre la commune de St-Martin et la gendarmerie ou la PAF. J’ai opté pour la PAF car cela me donnait la possibilité de revenir, ce qui a toujours été mon but.
Simultanément j’ai obtenu ma mutation de l’hôpital Cochin à celui de Marigot.
J’ai commencé par travailler avec le docteur Loriot, qui avait monté une société de rapatriements. L’idée de créer une société de transport médicalisé est donc venue naturellement. J’ai mis 2 ans à obtenir les agréments de la DASS, qui estimait que le quota était excédentaire en Guadeloupe, et que par conséquent il n’y avait pas nécessité d’avoir d’autres véhicules à St-Martin ! Finalement, en juillet 1998 j’ai créé Erick Ambulance à St-Martin, puis en 2003 à St-Barth.

On imagine que l’épisode Irma a dû être intense ?
Le plus intense en fait était avant le phénomène, car nous étions réquisitionnés pour évacuer l’hôpital et les personnes à mobilité réduite chez les particuliers. Après, nous avions une mission de pont terrestre entre l’hôpital et l’aéroport pour l’évacuation des blessées ou des personnes atteintes de pathologies importantes.
Mais en fait, rien de bien différent par rapport à notre travail habituel, puisque nous sommes sous contrat avec l’hôpital, si ce n’est qu’il a fallu s’organiser avec 2 véhicules seulement, les autres ayant été endommagés, avec toujours la crainte de crever ou de tomber en panne. Mais j’ai la chance d’avoir une équipe soudée, qui travaille avec moi depuis longtemps et aucun n’est parti.

Vous avez 3 garçons, dans le contexte actuel, quel avenir voyez-vous pour eux à St-Martin ?
Il y a tellement à faire ! Il faudrait que les journées fassent 72h. Je crois qu’aujourd’hui les jeunes ne prennent pas assez les temps de voir les opportunités qui s’offrent à eux.
C’est vrai que le système, français notamment, peu en décourager plus d’un. Mais il ne faut pas s’arrêter à ça. Il faut chercher et il faut trouver sa voie.
Le travail de demain c’est le service. Ce sont des métiers qui sont très prenants, il faut parfois bosser 24h sur 24, mais rien ne tombe jamais tout seul. Nous sommes dans une société qui favorise l’assistanat. Il faut sortir de cette couveuse, oublier la mentalité de fonctionnaire et se prendre en main. Si je devais conseiller des jeunes, je ne pourrais que leur dire de créer leur propre entreprise, pour gagner leur propre pain.

Erick Ambulance

 

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