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Le Dr Yves Journo annonce cesser prochainement sa collaboration avec l'hôpital.
Le Dr Yves Journo annonce cesser prochainement sa collaboration avec l'hôpital.

La cerise sur le gâteau : le cardiologue Journo décide de jeter l’éponge !

07 March 2023

Après neuf années d’étroite collaboration avec l’hôpital pour la prise en charge cardiologique des patients hospitalisés, mais également pour monter un service efficient en cardiologie, prégnant pour les deux Iles du Nord où les accidents cardiaques sont élevés, le Dr Yves Journo, médecin cardiologue, a annoncé à la directrice Marie-Antoinette Lampis vouloir cesser toute collaboration avec l’établissement. En cause un mépris affiché par la direction à l’égard du travail effectué et un manque criant de dialogue et de moyens dédiés pour améliorer la qualité des soins. 

UN CLIMAT DE TERREUR

Nouveau rebondissement en fin de semaine dernière avec le docteur Yves Journo, médecin cardiologue, qui a décidé délibérément d’exposer au grand jour la situation. « Devant la dégradation de l’offre cardiologique à Saint Barthélémy et à Saint Martin, j’ai pris la décision d’exposer ces problèmes, en toute connaissance des risques que j’encours. Il existe un climat de terreur entretenu par la Direction de l’Hôpital, qui évince toute personne qui oserait émettre la moindre critique (…) Cette démarche s’inscrit pour le bien des habitants de Saint-Barthélemy et Saint-Martin », relate-t-il dans un document adressé à la presse.

DES PATHOLOGIES CARDIAQUES À TRÈS FORTE PRÉVALENCE SUR NOS TERRITOIRES

Arrivé en 2014 à Saint-Martin, le Dr Journo explique avoir été consterné, puis effaré par l’état de la cardiologie à cette date, face à l’importance des besoins : une prise en charge impossible de l’infarctus du myocarde, alors que le délai d’intervention ne doit pas dépasser 6 heures ; une incidence anormale d’insuffisance cardiaque qui atteint tous les âges de la population ; une très forte prévalence de diabète, d’hypertension artérielle et d’obésité ; une forte incidence d’embolie pulmonaire, de l’ordre de 2 à 3 par semaine. Prenant son bâton de pèlerin et aguerri des méthodes modernes de travail, le Dr Journo expose ses craintes à la direction de l’époque qui a une écoute attentive et l’accompagne dans son projet pour la mise en place de dispositifs de prévention et de contrôle, ainsi que des protocoles pour apporter des soins efficaces aux patients des deux îles qui seraient atteints de ces maladies. « J’ai alerté la direction de l’époque, qui m’a écouté et m’a accompagné pour développer sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy un service en cardiologie efficient et efficace. L’hôpital de Bruyn est très vite équipé avec nos propres deniers d’un plateau technique haut de gamme, et même chose pour Saint Martin. L’offre de soins cardiologique sur ces 2 îles a atteint le même niveau que l’offre proposée par l’Hôpital américain à Paris. La mortalité ainsi que l’incidence des infarctus du myocarde ont chuté de 33%. Toujours accompagné par les directions successives avant celle de la directrice Lampis, j’ai pu créer l’hôpital de jour pour diabétiques afin de dépister toutes les complications liées à cette maladie », explique-t-il dans un rapport qui fait état de la cardiologie dans les Iles du Nord.

LE TRAVAIL DE 10 ANNÉES RENDU À NÉANT !

« La direction actuelle ne s’intéresse pas aux activités que j’ai déployé à Saint-Martin et à Saint- Barthélemy. L’hôpital de jour installé à Saint-Barthélemy pour les diabétiques a été supprimé. Les conditions de travail sont devenues inhumaines et insupportables et, devant la difficulté de la tâche, mon collègue de Saint-Barth a renoncé. Je me retrouve désormais seul à recevoir les patients dans des conditions indignes. J'ai donc dû arrêter mes consultations à Saint- Barthélemy, où la mortalité explose. Pour pallier cette carence en soins, j'ai créé une consultation spéciale le mardi à l’hôpital LCF, réservée aux habitants de Saint-Barthélemy pour pouvoir les accueillir sans délai. Mais la direction ne nous alloue aucun moyen, je reçois les patients dans un local inadapté, limite insalubre avec des odeurs pestilentielles de remontées d’égouts ». Dans ces conditions, il est aisé de comprendre les raisons qui poussent le docteur Journo à vouloir mettre un terme à sa collaboration avec l’hôpital. D’autant que, fait d’être loin d’anodin, le Dr Journo a frôlé la mort, en 2021, après avoir contracté un Covid sévère qui l’a plongé durant deux mois dans le coma. Une contamination qu’il pense avoir contractée alors que très peu de moyens étaient alors déployés à l’hôpital pour se protéger du virus. Après s’être miraculeusement rétabli, il a repris son service et Yves Journo nous indiquait, avec des trémolos dans la voix, n’avoir reçu ni lui ni sa famille aucun témoignage de soutien de la part de la direction de l’hôpital pendant qu’il était malade. Le personnel hospitalier lui a en revanche fait une haie d’honneur à son retour.

CRAINTE D’UNE RÉTROGRADATION DE LA QUALITÉ DES SOINS

Sa collaboration cessant dans les prochains mois avec l’hôpital, le Dr Journo craint fort à un retour à l’état sanitaire antérieur à son arrivée en 2014 : « Il y a trois semaines, j’ai vécu un scénario identique à celui vécu à mon arrivée : un habitant de Saint-Barthélemy est venu en urgence en consultation. Il était adressé par l’hôpital et était traité depuis plusieurs semaines pour une dengue (qu’il n’avait pas) avec du Doliprane. J’ai diagnostiqué une infection extrêmement grave du coeur gauche et j’ai immédiatement adressé le patient en Martinique pour qu’il soit opéré d’un remplacement de valve. Les exemples de ce type risquent de se répéter », conclut-il amèrement. Pour mémoire, le Centre hospitalier de Saint- Martin ne comprend pas de service de cardiologie à proprement parler ; Les soins sont assurés par le biais de médecins qui collaborent en tant que consultants externes, dont le docteur Journo. Des médecins qui ne sont pas des praticiens hospitaliers et ne sont donc pas rémunérés par l’hôpital, mais sur les actes remboursés par la sécurité sociale. Des soins médicaux rendus à la population qui n’ont en conséquence pas d’incidence financière sur l’hôpital. 

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