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Comparution immédiate : condamné à devenir SDF

29 October 2018
Outre la peine de trois mois de prison avec sursis qui le condamne, Y.M, se retrouve à la rue par l’interdiction prononcée à son encontre de ne pas se rendre au domicile de son père là, où il vit également. Une sordide affaire de famille et de violence sur ascendant pour laquelle les faits n’ont pas été parfaitement caractérisés.
 
Y.M. comparaissait mercredi matin devant la Chambre détachée de Saint-Martin pour y être jugé en comparution immédiate, après avec été placé sous mandat de dépôt depuis le 20 octobre. Il a en effet été interpellé par les gendarmes vendredi dernier, 19 octobre, après que des personnes les aient contactés pour des suspicions de violence et de séquestration sur un homme âgé de 88 ans, le père de Y.M. Le vieil homme avait passé sous la porte de son appartement des papiers lançant des appels au secours. Arrivés sur les lieux, les gendarmes découvrent le père et le fils endormis. Le père qui présente des signes de coups sur les bras et le visage est transporté à l’hôpital, et le fils amené à la gendarmerie. Le médecin qui auscultera le vieil homme établira dans son rapport que les traces de coups datent de plusieurs jours. Le père, d’ailleurs, dont les dépositions semblent quelque peu manquer de cohérence aux magistrats, ne porte pas plainte contre son fils.
 
Des faits pas avérés
 
Pendant ses auditions, le fils, Y.M. niera les faits de violence, évoquant que son père, âgé, se heurte et tombe régulièrement, ce qui lui procure des hématomes. A la barre, le manque de cohérence dans son discours également interpelle les magistrats : « Je n’avais pas dormi de la nuit, j’avais passé toute la nuit au téléphone… cela me rassurait… je fais de la paranoïa…. (…) et le vendredi matin mon père voulait sortir de l’appartement. Comme il n’est pas en mesure de sortir tout seul, et que moi je souhaitais dormir, alors j’ai fermé la porte à clé pour l’empêcher de sortir ». Y.M. reconnaîtra toutefois avoir déjà eu des accès de violence vis-à-vis de son père. Il a d’ailleurs déjà été convoqué devant le tribunal pour ces mêmes faits de violence à l’égard de son père et a été condamné en son absence.
 
« Protéger le père »
 
Le jeune Y.M., sorti du circuit scolaire depuis qu’il a 17 ans, n’a jamais travaillé ni suivi quelconque formation. Il vit avec son père, dans un appartement de Concordia. Il dit devoir s’occuper de son père qui n’est plus capable d’être autonome.
Reconnaissant que les faits sont difficiles à avérer, le vice-procureur mettra en avant le danger que peut représenter le fils à l’égard de son père. « Il faudrait que le père soit mis sous tutelle ou pris en charge », mais avant d’obtenir cette prise en charge le procureur requérait une interdiction pour Y.M. de se rendre au domicile familial.
Le tribunal déclarait coupable Y.M. et entrait en voie de condamnation avec trois mois de prison avec sursis avec une mise à l’épreuve de 18 mois, une obligation de chercher du travail ou une formation et une interdiction de se rendre au domicile de son père.
Une double peine pour Y.M. qui, n’ayant plus aucun contact ni avec sa mère ni avec ses frères, et n’ayant pas d’amis selon lui, se retrouve à devoir errer dans la rue, le temps que le placement de son père dans un centre adapté soit mis en œuvre par les services sociaux. Autant dire, un certain temps !
 

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