Cette enquête, menée entre mars et avril 2022, a comparé les niveaux de prix à la consommation des biens et services consommés de manière significative par les ménages, en France métropolitaine, dans les cinq DOM et une COM. Des enquêteurs engagés par l’INSEE et rémunérés par la Collectivité de Saint-Martin ont eu ainsi pour mission de relever les prix de 500 produits comparables entre les différents territoires. Cependant, le panier représentatif pour Saint-Martin est basé sur des habitudes de consommation guadeloupéennes, faute de référence en la matière jusqu’à présent. Toutes les enseignes n’ont pas été visitées, mais bien tous les types de points de vente.  

« NOUS SOMMES PLUS CHERS QU’AU NIVEAU NATIONAL, CE N’EST PAS UN SECRET »

C’est ce qu’a rappelé Alain Richardson en préambule lors de la restitution de l’enquête hier. En résumé l’INSEE indique qu’en 2022, « l’écart de prix entre Saint-Martin et la France métropolitaine atteint +12 % ». Si l’on s’en tient à la réalité pure des chiffres, ce +12% est la moyenne des moyennes de chaque catégorie ; ce qui dans certains cas peut engendrer un biais cognitif (fausse logique). Ce chiffre place Saint- Martin en bonne place par rapport à la Guyane et la Martinique (+14%) et la Guadeloupe (+16%). L’INSEE précise que cet écart de 12% « masque toutefois des disparités selon les postes de dépenses. L’écart de prix est particulièrement élevé pour l’alimentation (+47 %) et les services de communication (+43 %). Les prix de la santé sont aussi plus élevés de 11 % tout comme ceux du logement (+21 %) ». Les prix du transport sont moins chers (-13 %) ».

L’ALIMENTATION, UN BUDGET LOURD

Le budget alimentaire représente 15% des dépenses des ménages en métropole et 14% à saint-martin. L’écart de 47% prend en compte les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées ; les produits laitiers, la viande, la pâtisserie, les produits céréaliers et les boissons non alcoolisées contribuent le plus à cet écart. Le type de produit n’a pas été communiqué et l’on ne sait pas si le panier prend en compte les 200 produits qui bénéficient du bouclier prix ? Pour les boissons alcoolisées et le tabac, le prix sont inférieurs de 33% à Saint-Martin. Il conviendrait donc pour certains postes de faire une analyse exclusive. C’est le cas pour les transports. Les prix sont inférieurs de 13% à la métropole, mais ce poste englobe tout à la fois l’entretien et la réparation des véhicule, l’essence et l’aérien ! Effectivement le carburant est moins taxé (12c/€ au litre) mais le prix des billets d’avion (462,34€ un aller-retour Saint-Martin / Pointe à Pitre le week-end prochain) ? Les saint-martinois prennent plus leur voiture que l’avion, ce qui fausse donc la réalité, alors que le transport aérien est indispensable pour les territoires d’outre-mer.

DES DONNÉES SPÉCIFIQUES À VENIR

Pour Alain Richardson s’il fallait encore une raison de justifier l’ITSEE, c’est bien cette nécessité d’adapter les études aux habitudes de consommation locale pour affiner en tenant compte des spécificités du territoire. La convention entre l’INSEE et la Collectivité de Saint-Martin a été signée à l’issue de cette présentation afin d’entériner la nomination du nouveau directeur de l’ITSEE, Philippe Winnicki. Cette entité devrait rapidement sortir des données, grâce à l’observatoire des prix, qui devrait permettre d'affiner ces premiers chiffres. Des études seront également menées sur la fréquentation touristique et un recensement de la population sera fait. Les premières bases sont posées pour mettre en place ces enquêtes spécifiques.