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Le projet d'acquisition d’Air Antilles par la Collectivité fait débat

Le projet d'acquisition d’Air Antilles par la Collectivité fait débat

19 September 2023

L’un des points à l’ordre du jour du conseil territorial houleux de jeudi dernier était la création d’une société d’économie mixte (SEM) en vue du rachat partiel d’Air Antilles. Le sujet a fait débat car pour les membres de l’opposition, outre les montants à investir, ce rachat ne vas pas résoudre la problématique du prix des billets.

La Collectivité de Saint-Martin a fait une offre d’acquisition partielle d’Air Antilles, compagnie du groupe Caire qui détient également Air Guyane, placé en liquidation judiciaire depuis le 2 août. Pour les élus de la majorité, sa disparition menace gravement la continuité et la desserte de Saint-Martin. Le Président Mussington a proposé au conseil territorial de créer une société d’économie mixte (SEM) en charge de gérer la compagnie si le rachat devenait effectif. Cependant, tous les tenants et aboutissants de cette transaction, dont les montants à investir, n’ont pu être fournis à l’ensemble des élus afin de maintenir une certaine confidentialité face aux autres repreneurs potentiels. Alain Richardson rappelant que les billets d’avion de l’autre compagnie ont explosé, constituant une vraie menace pour la population, estime que « les enjeux sont trop importants. A ce stade, un certain nombre d’informations qui pourraient être utiles ne pourront être divulguées avant que cela ne soit transmis au tribunal. Cette reprise des actifs partiels est une offre formidable et il est de notre devoir de protéger et défendre notre population et de penser au désenclavement de notre territoire ». Il ne s’agit pas d’un rachat d’une société. Les dettes ne sont pas reprises.

QUID DE L’ÉQUILIBRE ENTRE RENTABILITÉ ET SOCIAL ?

Du côté de l’opposition, Philippe Philidor dénonce la méthode employée pour déposer l’offre, certains élus l’ayant appris par voie de presse. La reprise ne garantira pas la baisse du prix des billets d’avion car avec 60% du capital détenus par la Collectivité et 40% par son partenaire Edeis, «il est faux de dire que cela permettra de faire baisser le prix des billets. Les partenaires privés ne seront pas là pour faire du social. Au coût de rachat de plusieurs millions d’euros, il faudra ajouter encore beaucoup d’argent sur 2/3 ans pour trouver un équilibre » estime-t-il. Concernant la continuité territoriale, cela relève pour Daniel Gibbs de la compétence de l’État et pose la question de l’engagement de celui-ci aux côtés de la Collectivité pour ce rachat. Un rachat qui risque d’être un gouffre financier et Marie- Dominique Ramphort s’est dite inquiète de cette nouvelle augmentation des dépenses. Quant au choix du partenaire, Jules Charville a émis quelques réserves.

Un nouveau conseil territorial, dédié à ce sujet, doit donc se tenir demain mercredi, à la veille du dépôt du dossier devant la juge. 

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