LUn recours pour « excès de pouvoir » a pourtant été déposé par le conseil des commerçants au tribunal administratif de Saint-Martin. Un recours devant normalement stopper la procédure. En effet, une expertise appelée par les commerçants et réalisée par un cabinet d’ingénieur expert indépendant confirme « la possibilité de continuer l’activité sous réserve de mise en place de suivi de l’état du bâtiment et de mesures conservatoires». L’expert mandaté relève par ailleurs « un manque total d’entretien dudit immeuble depuis des décennies, voire depuis sa construction ».

Ces conclusions sont d'ailleurs les mêmes que celles relevées dans le rapport émis par la Chambre Territoriale des Comptes sur la gestion de la Collectivité entre les années 2007 et 2016. Le recours déposé met par ailleurs en exergue « l’illégalité de l’arrêté de péril », arguant qu’une telle mesure de police ne saurait être « utilisée comme mode de gestion du patrimoine de la Collectivité », en l’espèce le domaine public, pointant également du doigt l’irrégularité de la Délégation de Service Public pour la gestion de la marina Port la Royale signée entre la Semsamar et la Collectivité.

 

 

Il est clair que ces mesures d’arrêté de péril obligeant à la démolition du bâtiment, donc au délogement des entreprises l’occupant, sans indemnités compensatrices ni de promesses de relogement en bonne et due forme, sont très impopulaires au regard du contexte économique dans lequel sont plongées les entreprises de Saint-Martin depuis 14 mois maintenant, avec des entreprises qui tentent de rester à flots malgré le cataclysme qui les a frappées. A l’aube de la nouvelle saison touristique qui montre déjà des signes d’embellie, ces commerces et leurs salariés sont, de fait, en proie à un avenir très incertain.