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Pas de grasse matinée pour les défenseurs de la cause animale

06 October 2020
Ce dimanche matin, ils étaient plus de 200 sur la plage de Maho Beach pour protester contre le projet de construction de l’Alegria Boutique Hotel à Burgeaux Bay, Beacon Hill qui implique des droits d’eau à long terme, la construction d’un brise-lames, d’un aquarium marin et d’un présumé delphinarium.
 
La manifestation a été organisée par l’association Dolphin Defenders St. Maarten, une branche d’Animal Defenders, en réponse à la décision du tribunal de première instance tombée début septembre selon laquelle Sint-Maarten doit délivrer une superficie de 13525m² de droits d’eau en bail emphytéotique à Alegria Real Estate NV. L’avocate Zylena Bary qui représente Sint Maarten dans cette procédure a plaidé pour le rejet du projet d’Alegria en vue de protéger l’environnement car la délivrance de droits de location sur l’eau à très long terme peut avoir de lourdes conséquences sur les coraux. La demande de construction d’un brise-lames et d’un aquarium marin ayant été acceptée à l’époque par le ministre en fonction, les dommages sur le récif corallien et les courants seraient alors irréversibles, la plage serait pour ainsi dire détruite.
 
Mercedes De Windt, une des représentantes de l’association Dolphin Defenders St. Maarten, nous informe que le delphinarium n’est encore qu’à l’état de rumeur mais qu’il faut s’insurger maintenant contre ce projet dévastateur pour la faune sous-marine.
En 2011, Mercedes et son équipe avaient déjà réussi à contrecarrer une proposition d’installer un delphinarium au port de Philipsburg grâce à une pétition de plus de 10000 signatures soutenue internationalement. En 2020, le soutien s’est renforcé, l’association ne compte plus les messages et appels dénonçant la création de delphinarium en termes de captivité mais aussi de capture : si un dauphin capturé ne répond pas aux critères  de sélection du dit delphinarium, il sera tué sur place.
À l’ère de la conscientisation écologique, l’argument d’Alegria pour « un service supplémentaire » aux touristes et aux « clients résidents » du complexe hôtelier laisse perplexe, d’autant que de plus en plus de pays légifèrent sur la fin de la reproduction en captivité des cétacés voire l’interdiction des delphinariums et que les zoos aquatiques encore en activité ne rencontrent plus le public d’antan. La perspective d’un aquarium marin est à plus forte raison contestable voire obsolète quand on a déjà un pied dans la mer des Caraïbes ou l’océan Atlantique. Certains aficionados de la plongée sous-marine n’ont d’ailleurs pas manqué de faire valoir leur voix lors de cette matinée de protestation.
 
Le choix de l’expérience ultime d’observer les dauphins dans leur élément naturel est à la portée de chacune
Les personnes présentes lors de ce rassemblement dominical ont formé une chaîne humaine en respectant les distances de sécurité grâce à des rubans d’un bleu aussi profond que celui de l’océan, couleur de l’association Dolphin Defenders St. Maarten. Petits et grands ont scandé leur désaccord aux quatre problématiques liées au projet d'Alegria : le droit des eaux, le brise-lames, l’aquarium marin et le delphinarium. En anglais ou en français, on pouvait lire sur les pancartes : « Gouvernement de SXM, c’est ton devoir de protéger notre environnement », « Les dauphins ne sont pas une propriété », « Stop aux crimes contre la nature », « La jeunesse contre les delphinariums », « La captivité tue », « Les dauphins naissent pour être libres », « Les delphinariums n’attirent pas les touristes », ou simplement mais fermement : « NON ».
Même si cette affaire -toujours en cours de négociation- concerne la partie hollandaise de notre île, la défense des causes animale, environnementale et territoriale ne doit pas avoir de frontière. 
 

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