Dès le lendemain de la catastrophe Irma, en septembre 2017, la Fondation de France mettait en place l’opération Solidarité Antilles pour venir en aide aux populations sinistrées. Quelque 15M€ étaient collectés grâce à la solidarité nationale, dont 13M€, soient environ 85% ont été dédiés à la partie française de Saint-Martin. Outre l’aide directe d’urgence menée les semaines et les mois qui ont suivi la catastrophé (10 à 15% de l'enveloppe globale), la Fondation de France s’est attachée, via un chargé de mission dépêché sur le territoire pendant plusieurs mois, à repérer au fil de l’eau des associations sur le terrain en finançant et en accompagnant une centaine de projets. Des projets travaillés sur du plus long terme. Au final, la Fondation de France a travaillé selon cinq axes : l’aide d’urgence aux sinistrés, la reconstruction, la relance économique, l’éducation et la culture, la prévention des risques et la protection de l’environnement.
Les équipes étaient sur place en fin de semaine dernière pour faire une restitution, un retour d’expérience et rendre un rapport final de l’un de ses programmes les plus importants dans le cadre de cette opération « Solidarité Antilles », ramené à un petit territoire comptant 36000 habitants. C’est également la première intervention d’urgence de la Fondation de France menée dans les territoires ultramarins.

Réalisée par un cabinet indépendant, l’étude de restitution met en lumière quelques améliorations à porter par la Fondation de France à d’éventuelles opérations futures similaires. Parmi les écueils soulignés, on retrouve les carences en matière d’aides post-traumatique, d’aides à la santé mentale ou encore aux personnes âgées et/ou handicapées… De même, il ressort de cette restitution la nécessité d’un meilleur ciblage et plus rapide de la vulnérabilité des populations ainsi que l’accent mis sur un accompagnement plus fort à l’endroit des projets résilients et en faveur du développement durable. Parmi les points positifs les plus remarquables, l’accent est mis sur l’installation pérenne sur l’île de Saint-Martin d’une antenne de l’association Les Compagnons Bâtisseurs. A noter également que le référent local d’Electricien Sans Frontière, arrivé aussi au lendemain de la catastrophe Irma, a pris ses quartiers sur le territoire.

Enfin, la Fondation de France envisage à terme d’installer des antennes relais dans les Outre-mer.

 

Si l’opération Solidarité Antilles s’est clôturée, la Fondation de France a toutefois posé des jalons d’une stratégie d’évitement d’un « effet de falaise » à l’endroit des associations repérées et accompagnées. Ces opérations consistent à améliorer leur structuration et à renforcer leurs capacités à lever des fonds, autres que des subventions auprès de la Collectivité, mais auprès de la Politique de la Ville ou encore des subventions européennes. La Fondation de France élabore elle aussi une trentaine de programmes « normaux » destinés à financer des associations. Des associations comme Madtwoz Family, Cobraced, ACED et AIDSM et Sem Ta Route, ont déjà bénéficié de cette accompagnement d’optimisation de leur structure. D’autres associations devraient être inclues ainsi que le service Vie Associative de la Collectivité. En ce sens, un accord tripartite a d’ailleurs été signé en milieu d’année entre la Fondation de France, la Collectivité et Unite Caribbean, cette dernière mandatée par la Fondation de France pour piloter le dispositif et dispose d’une enveloppe financière de 132 000 € (60 000 € Fondation de France et 72 000 € Collectivité). Si la page « Irma » s’est bel et bien tournée, il n’en demeure pas moins que la Fondation de France va garder un œil attentif sur tous les projets qui ont pu émaner sur le territoire grâce à la générosité nationale.