Exit Véolia/Générale des Eaux et l’UCDEM. C’est désormais avec le logo de la Saur que seront estampillées les factures d’eau et de l’assainissement que recevront les abonnés. Plus qu’un seul prestataire avec un seul contrat de délégation de service public au lieu de deux prestataires qui détenaient trois contrats précédemment. Avec la bonne nouvelle attendue pour les 15 000 abonnés pour la distribution d’eau (11 000 abonnés pour l’assainissement), à l’heure où la question de la revalorisation du pouvoir d’achat fait couler beaucoup d’encre : la confirmation de la baisse du prix à payer de 13%. C’était un désir fort de l’exécutif présidé par Daniel Gibbs. Les appels d’offre étaient lancées en avril dernier et le président Gibbs missionnait le Président Dominique Riboud et le directeur Patrick Lenz de l’EASM, ainsi que son second vice-président Yawo Nyuiadzy et la conseillère territoriale Dominique Ramphort pour mener d’importantes négociations avec le prestataire qui serait retenu pour parvenir à ces fins.   « En n’ayant plus qu’un seul contrat avec un seul prestataire, c’est une mutualisation qui permet de réaliser des économies substantielles ; il n’y a plus la superposition des marges bénéficiaires réalisées par plusieurs opérateurs », insistait le président Gibbs lors d’une présentation officielle mercredi matin de ce nouveau prestataire. « C’est à l’issue d’importantes négociations où les équipes de la Collectivité se sont montrées très exigeantes que nous sommes parvenus à cet accord qui prévoit la baisse des prix », continuait le président de l’exécutif du groupe Saur, Louis Roch Burgard, venu spécialement pour l’occasion et qui a rappelé que « le groupe Saur est fort de son expérience par son implantation dans tous les Départements et Territoires d’Outre-mer, avec des équipes de direction locales qui bénéficient de tout le soutien de l’infrastructure nationale ». 

BAISSE DE LA FACTURE MAIS IMPORTANTS EFFORTS À CONSENTIR

Si le groupe Saur a consenti cette baisse importante du prix, il reste toutefois lucide quant aux importants investissements à réaliser pour une remise à niveau, voire une modernisation de l’usine de dessalement qui a souffert d’un faible entretien et de peu d’investissements durant cette dernière décennie. De même, la vétusté du réseau de distribution de l’eau engendre une perte de 40% de l’eau produite. Un faible rendement auquel la Collectivité va devoir remédier en mettant la main à la poche afin de réhabiliter les canalisations de tout le réseau public. « Pour l’heure, ce sont 45 km qui ont été réparés, sur les 160 km du réseau. Un programme pluriannuel d’investissements avec des financements tracés de 1.4 M€ sur 3 ans a été acté pour ce faire », indiquait Patrick Lenz, directeur de l’Etablissement des Eaux et de l’Assainissement de Saint-Martin (EEASM). A ce sujet, le président Gibbs rappelait que la Collectivité n’est habilitée à réparer que le seul réseau sur le domaine public, à charge des copropriétés d’entreprendre les travaux de réhabilitations des terrains privés, notamment dans les lotissements. Louis Roch Burgard précisait quant à lui que la Saur avait commandité un audit pour déterminer les points les plus endommagés du réseau sur lesquels il allait falloir rapidement intervenir pour atteindre l’objectif de rendement de 72% à l’horizon 2020. 
A noter que cette baisse de 13% du prix de l’eau est un effet cumulé de plusieurs diminutions : celui du m3 d’eau produit, mais aussi le montant des abonnements annuels a été réduit, passant de 65 € à 32€ pour l’eau et de 80 € à 64 € pour l’assainissement. Enfin, avec la Saur, ce sont désormais seulement deux tranches de consommation : la première tranche, dite sociale, qui va de 0 à 30 m3 et la seconde au-delà de 30 m3. Une décision qui devrait ramener les plus gros consommateurs, tels les hôtels, dans le giron du prestataire, qui, face aux prix exorbitants de la 3e tranche auxquels ils étaient assujettis, s'étaient équipés de stations autonomes. Des solutions parfois « border-line » d’un point de vue sanitaire.