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« Si la Préfète ne me reçoit pas tout de suite, je vais aller à sa maison avec une arme et il va y avoir du sang sur l’île »

« Si la Préfète ne me reçoit pas tout de suite, je vais aller à sa maison avec une arme et il va y avoir du sang sur l’île »

04 October 2019
C’est en ces termes que Alie A. s’est adressé à l’agent d’accueil de la préfecture de Saint-Martin le 15 avril dernier, après que sa demande de rendez-vous avec la représentante de l’Etat eut été refusée à plusieurs reprises.

Immédiatement alertée, la Préfète Sylvie Feucher en avait informé la gendarmerie sans pour autant porter plainte contre ce citoyen impatient. Dès le lendemain, les gendarmes lui ont rendu visite à son domicile et y ont trouvé une arme, des munitions et quelques grammes d’herbe de cannabis qui ont été mis sous scellés à l’issue de la perquisition. L'audience du tribunal de jeudi a permis d’entendre le prévenu qui a nié avoir prononcé de telles paroles tout en exprimant sa colère due au fait qu’il ne lui était pas possible de rencontrer les autorités. Titulaire d’un permis de chasse mais incapable de le présenter, il a argumenté en affirmant que l’arme et les munitions trouvées à son domicile appartenaient à son voisin qui les avait déposées chez lui sans raisons apparentes ; il a reconnu fumer régulièrement du cannabis en soulignant que tout le monde en faisait autant à Saint-Martin (ce que le Procureur de la République n’a pas manqué d’apprécier). « On me considère comme un terroriste et les affirmations concernant mes propos sont fausses, je n’ai jamais menacé personne » a-t-il déclaré pour sa défense. Une expertise médicale a révélé que Alie A. est quelqu’un d’impulsif qui perd facilement son self-control ; toujours-est-il qu’il a été reconnu coupable de détention illégale d’arme et a écopé d’une somme totale de 450 euros pour les faits qui lui sont reprochés avec l’obligation de suivre un stage de citoyenneté « pour lui apprendre les bonnes manières » dixit Monsieur le Procureur.
Tel Père, tel fils
Le même prévenu comparaissait ensuite aux côtés de son père Emile A. pour des faits de dégradations volontaires survenus le 2 avril 2019. A cause d’une complexe histoire de famille et de loyers impayés par leurs locataires, le père et son fils avaient décidé de leur couper l’eau courante, de boucher les canalisations d’évacuation des eaux usées et de mettre hors d’usage les systèmes de climatisation. Les deux autres enfants de la famille A. se montrant plus civilisés ont donc porté plainte pour que les occupants du bâtiment dont ils sont les héritiers puissent retrouver des conditions de vie décentes. Pas facile de démêler le vrai du faux quant aux affirmations des uns et des autres, mais il s’avère que le dit-bâtiment aurait été construit par Mr A. père sur un terrain qui ne lui appartient pas. Quant aux locataires, ils ne payent plus leur loyer depuis quelques mois s’estimant victimes des accès d’humeur de ce patriarche autoritaire et lunatique. L'affaire a été mise en délibéré au 14 novembre prochain, mais le juge a tout de mêmede préciser aux prévenue que la prison de Basse-Terre était prête à les accueillir s'ils ne cessaient pas immédiatement leurs agissements.

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