Membre suppléante du conseil de quartier N°3, impliquée dans la Chambre Territoriale de l’Économie Sociale et Solidaire, maman de coeur de plusieurs jeunes qu’elle aide dans leurs démarches pour leurs études ou leur avenir professionnel… Dominique prône une autre manière d’aborder la vie et surtout applique le principe de solidarité au quotidien, inspirée par le potentiel qu’elle voit sur le territoire et pour lequel elle a eu un véritable coup de foudre un jour de 2018.

TOUTE CHOSE À SON CÔTÉ POSITIF

L’idée de changer de vie trottait dans sa tête mais les freins qu’elle s’imposait l’en empêchaient. Un accident de voiture, dont elle sort miraculée, va tout remettre en question et les freins s’envolent. Elle aussi. Elle part pour l’Inde, le Sri Lanka et arrive à Saint-Martin suite à l’invitation d’une amie. À Saint-Louis, elle ressent des picotements, la terre lui parle, quelque chose se passe. Elle ne prendra pas la peine de retourner en métropole et gère son passé à distance, car elle veut vivre pleinement son coup de coeur avec l’île. Elle y fait de belles rencontre et apprend même le créole, langue de ses origines martiniquaises, qu’elle n’avait jamais parlé à la maison, interdit à son époque. Pour Dominique, c’est l’île de tous les possibles et huit ans plus tard, cette consultante en immobilier est une femme investie dans la vie locale. Son crédo ? Rendre ce monde un peu meilleur et en tous les cas plus solidaire. Car là est le maître mot qui guide la vie de Dominique.

LA SOLIDARITÉ DANS SON ADN

Elle repère les petits producteurs, consomme local, chine, recycle, replante les graines… bref, applique au quotidien tout ce qui peut contribuer à éviter la surconsommation. « On peut s’habiller de la tête au pied pour 5€ » affirme-t-elle, et vu l’élégance de ses tenues n’allez pas croire qu’elle fréquente les fripes, elle a juste ses bons plans. Tout comme pour ses approvisionnements alimentaires. « Je ne veux pas réinventer la roue, mais pourquoi n’utilise-t-on pas ici une application comme il en existe ailleurs pour grouper les commandes ? C’est aux jeunes de faire ça dans les quartiers ! »

Dominique en est convaincue, « le monde associatif est un modèle économique différent qu’il faut exploiter, d’autant que la Collectivité est à l’écoute ». Cela est chronophage, mais elle met un point d’honneur à y consacrer du temps de qualité.

UN GARAGE SOLIDAIRE

Dès son arrivée, elle avait le projet d’un tiers lieu. Aujourd’hui elle va plus loin. Constatant que les voitures sont souvent mal entretenues, qu’il est impossible pour certains d’investir dans un véhicule ou d’en louer à tarif raisonnable, elle a décidé de lancer un garage solidaire. Là encore, le destin l’a un peu aidée, lorsque qu’elle tombe en panne, à Quartier d’Orléans, et trouve un garagiste qui lui rêve d’avoir pignon sur rue. Elle décide de l’aider, mais quand elle parle de Quartier d’Orléans les portes se ferment. Qu’à cela ne tienne, elle contacte des garages solidaires en métropole, passe des heures au téléphone pour connaitre leurs retours d’expériences. En septembre 2023, l’association Eco Supreme qui porte le projet voit le jour. Elle en est la vice-présidente, et avec les membres du bureau oeuvre à développer ce nouveau concept. L’équipe met en place des partenariats pour obtenir des pièce à moindre coût, pour proposer des locations au mois à prix réduit, réfléchit à des ateliers « self garage ». Le garagiste va pouvoir passer son VAE et déjà une seconde embauche, Julner, un jeune du quartier. L’objectif est de créer trois autres emplois d’ici 2025, de professionnaliser la structure et de l’ouvrir aux femmes. L’association lance un appel aux dons de véhicules pour les remettre en état et les vendre à prix coûtant aux personnes qui ont besoin de mobilité durable. L’adhésion, de 60 à 90€ selon le quotient familial, permet de profiter de tous les services (06 90 12 31 53).

Quand on lui pose la question et dans 5 ans ? « il y aura plus d’un garage solidaire à Saint- Martin. Aujourd’hui on ne peut plus consommer comme avant, je veux faire des émules, voir la création d’un centre de formation, d’une recyclerie, pour créer de vrais emplois et surtout rester solidaire » !