Accueil

Etranglés par la hausse du prix du carburant, les marins-pêcheurs veulent faire valoir leurs voix et leurs droits

Etranglés par la hausse du prix du carburant, les marins-pêcheurs veulent faire valoir leurs voix et leurs droits

13 December 2022
Le prix du carburant destiné aux bateaux de pêche est le même que celui du quidam, soit actuellement proche de 1.40€ le litre. Une situation qui les étrangle et devient inacceptable, alors que partout ailleurs sur le territoire national, le prix du litre de car-burant est détaxé pour les marins-pêcheurs. Ils se disent prêts à faire valoir leurs droits s’ils ne sont pas entendus.
S’ils sont peu nombreux, 17 marins-pêcheurs seulement seraient régulièrement enrôlés sur le territoire, ils fournissent toutefois en poissons les restaurants locaux ainsi que le marché local de Marigot, sur le front de mer. Ils sont aujourd’hui étranglés par le coût du carburant qui est de l’ordre de 1.38€ le litre, sans bénéficier d’aucune aide comme cela est le cas partout ailleurs sur le territoire national, avec un prix détaxé fixé à 0.78€ le litre, soit moitié moins. Certains pêcheurs n'osent même plus sortir leurs bateaux pour éviter de travailler à perte.

Des factures salées : environ 600 € par jour

Pour chaque journée en mer, la facture est salée: de l’ordre de 600€, pour environ 430 litres. Jusqu’à peu, le prix du carburant opéré à Saint-Martin ne posait pas le même problème. Si l’on sait que le circuit du carburant qui arrive à Saint-Martin n’est pas le même que celui emprunté pour aller vers la Martinique, la Guadeloupe et même Saint-Barthélemy et offre des prix beaucoup plus avantageux car non-assujetti aux mêmes taxes, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui le territoire souffre de prix de carburant à la pompe quasi-identique à celui pratiqué dans ces autres territoires. Insupportable pour les marins-pêcheurs qui utilisent entre 400 et 600 litre quotidiennement !

Le secteur est en attente d’un retour de l’Etat

A Saint-Barthélemy, suite à la grogne des acteurs du secteur en novembre dernier qui a conduit à un blocage du port de Gustavia pendant près de 48 heures, les marins-pêcheurs ont obtenu dans un premier temps un tarif de 1,13 euro pour un litre d’essence, contre 1,68 euro à la pompe, soit une réduction de 30 centimes puisqu’ils bénéficiaient déjà d’une ristourne et payaient 1,43 euro le litre depuis le mois de septembre. La Collectivité de Saint-Barthélemy s’est par ailleurs engagée à baisser ce tarif à un euro en janvier 2023, en compensant par le biais d’aides et de subventions.
Pour les pêcheurs saint-martinois, pour l’heure aucune diminution de ce tarif n’a été actée. Face à cette situation tendue qui dure depuis plusieurs mois, l’association les regroupant avait obtenu une réunion avec les services de l’Etat en juillet dernier. Ils restent cependant depuis lors sans retour de la part de l’Etat pour envisager des solutions pour leur secteur d’activité. Entre impatience et colère, les marins-pêcheurs envisagent de passer à la vitesse supérieure pour faire entendre leurs droits.
Pour mémoire, contrairement au territoire national, le prix du carburant à Saint-Martin n’est pas fixé et n’est assujetti qu’à une taxe fixe de l’ordre de 0.13 centimes d'euros par litre. Le prix du baril de pétrole a également bien chuté ces derniers mois. Après avoir caracolé aux alentours des 120 $ le baril, il est aujourd’hui inférieur à 80$ le baril. Rien donc qui justifie aujourd’hui ces tarifs prohibitifs du prix du carburant à la pompe, et les marins-pêcheurs sont aujourd’hui prêts à passer à l’action s’ils ne sont pas entendus par les autorités.
En France hexagonale, le secteur de la pêche souffre de la même problématique et face à la colère montante, le gouvernement a tenté d’apaiser les ardeurs en annonçant une baisse de 15 centimes d’euros par litre dès le mois d’avril et envisage aussi un abaissement des charges sociales et portuaires pour les pêcheurs.

By continuing your visit to this site, you accept the use cookies to make statistics of visits.