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Yaël Braun-Pivet, nouvelle ministre des Outre-mer

Yaël Braun-Pivet, nouvelle ministre des Outre-mer

24 May 2022
Sur proposition d'Elisabeth Borne, Première ministre, Yaël Braun-Pivet a été nommée vendredi 20 mai, ministre des outre-mer. La nouvelle locataire de l’Hôtel de Montmorin de la rue Oudinot est donc une femme, Yaël Braun-Pivet, 52 ans, avocate en droit pénal, députée de la cinquième circonscription des Yvelines au cours de la mandature 2017-2022 et présidente de la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale.
LYaël Braun-Pivet succède à Sébastien Lecornu, nommé ministre des Armées dans ce nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne. Lors de son discours prononcé à sa prise officielle de fonction, Yaël Braun-Pivet a confié que « La tâche est immense ». Forte de son expérience à la commission des Lois de l’Assemblée Nationale, elle a indiqué avoir eu une première approche des « spécificités historiques, géographiques, politiques et juridiques des Outre-mer ».
Peu connue au-delà des mers, la nouvelle ministre a toutefois rappelé ses déplacements dans les territoires sous sa casquette de présidente de la commission des lois : avec Édouard Philippe en Nouvelle-Calédonie, quelques mois avant le premier référendum d’autodétermination, plus récemment en Guadeloupe et en Martinique pour rédiger un rapport sur la crise sanitaire et les tensions sociales qui éclatèrent quelques semaines après ou encore, en Guyane et à Mayotte. « Nous souhaitions que l’Assemblée nationale soit mobilisée au plus haut niveau sur les Outre-mer » a-t-elle déclaré.
 
« Je suis en capacité de renouer les fils du dialogue »
 
Le choix de la ministre des Outre-mer était conditionné par les fortes tensions qui ont émaillé le premier mandat du président Macron, tant aux Antilles, en Guyane, à la Réunion ou encore à Mayotte. Yaël Braun-Pivet a affirmé être « en capacité de renouer les fils du dialogue » et a assuré « avoir une grande ambition pour ces territoires », promettant une prise de contact avec chacun des territoires, chacun de ses représentants « pour pouvoir échanger avec eux et me dire quelles sont, pour eux, les priorités de leur territoire »
 
Les grands dossiers prioritaires
 
Plusieurs dossiers d’importance attendent d’être traités par la Ministre des Outre-mer. En premier chef desquels, le rétablissement d’un lien entre l’Etat et les Outre-mer. En effet, les résultats sortis des urnes lors des derniers scrutins ont révélé une très forte défiance des Outre-mer à l’égard de l’Etat et de sa politique menée, entre des taux d’abstention records et la très forte tendance à avoir placé les partis des extrêmes (Le Rassemblement National de Marine Le Pen et Les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon) devant le président sortant Emmanuel Macron. En atteste « L’appel de Fort de France » lancé ces derniers jours par l’ensemble des présidents de régions et Collectivités du bassin Atlantique et de l’Océan Indien, plaidant pour un « changement profond de la politique outre-mer de l’Etat ». (Lire ci-dessous)
Les questions de la vie chère ou encore de la réforme de l’octroi de mer devront également faire partie des dossiers prioritaires de la ministre des Outre-mer. Pour mémoire, le candidat à sa réélection Emmanuel Macron a engagé dans son programme de campagne une émancipation des territoires ultramarins en favorisant la production locale pour atteindre l'autonomie alimentaire, en développant les filières de l’agriculture de la pêche ou la perliculture.
Toujours de ce côté de l’Atlantique, le sujet de l’évolution institutionnelle est prégnant et a été exacerbé par la profonde crise sociale qui a embrasé les îles de la Guadeloupe et de la Martinique à l’automne dernier. La question de l’autonomie a émergé et le président-candidat Macron s’était dit « ouvert à toute évolution institutionnelle qui ferait consensus (…) », notamment en Guadeloupe. S’agissant de la Guyane, la question d’un statut différencié a été avancée, et les Congrès des élus de la Guyane s’est prononcé en faveur « du processus pour une évolution institutionnelle menant vers une autonomie du territoire ».
De l’autre côté du Globe, est très attendu le projet de la loi Programme de Mayotte qui est pour l’heure en stand-by, dans l’impasse et bloqué. S’agissant de la Nouvelle-Calédonie, Yaël Braun-Pivet devra mettre en œuvre la formalisation d’un nouveau projet de référendum fixé au 23 juin prochain, qui devra déterminer les relations du territoire avec la France.
C’est bel et bien une lourde tâche qui attend la nouvelle Ministre des Outre-mer.

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