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Elections européennes : Décryptage, mode d’emploi, tenants et aboutissants

Elections européennes : Décryptage, mode d’emploi, tenants et aboutissants

16 May 2019
Les électeurs de Saint-Martin sont appelés à se rendre aux urnes samedi 25 mai prochain, pour choisir une liste parmi les 33 listes françaises candidates aux élections européennes. Décryptage, mode d’emploi et tenants et aboutissants d’une élection qui revient tous les 5 ans et qui ne rallie pas les foules localement. Pour autant, l’Europe offre une manne financière importante qui vient en soutien aux projets de développement de nos infrastructures structurelles, mais aussi des projets concernant la jeunesse, la formation professionnelle, le soutien à la création d’activités, etc…

28 PAYS DE L’UE : 28 ÉLECTIONS POUR 751 SIÈGES

Les 28 pays membres de l’Union Européenne sont appelés à venir voter pour ces élections pour élire les 751 eurodéputés qui siégeront pendant les cinq prochaines années au Parlement européen. Ces 751 sièges tiennent compte du Royaume-Uni toujours engagé dans un processus de sortie de l’UE, le Brexit. Une fois actée la sortie du Royaume-Uni, il restera 705 sièges. Les élections ont cours entre le 23 et le 26 mai, en fonction des pays, et en France et ses territoires, la date est fixée au 26 mai pour le territoire national et au 25 mai pour Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Polynésie française, ainsi que dans les bureaux de vote ouverts par les ambassades et postes consulaires situés sur le continent américain. 

79 SIÈGES POUR LES EURODÉPUTÉS FRANÇAIS

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Sur les 751 sièges du Parlement européen, 79 reviendront aux français (74 une fois le Brexit acté). Le nombre d’eurodéputés dépend de la population du pays : l’Allemagne, pays le plus peuplé de l’UE en élit 96, contre seulement 6 pour Malte, pays le moins peuplé. Une fois le Parlement européen en place, les eurodéputés élisent leur président à la majorité absolue. Puis les commissions (équivalent du gouvernement de l’Union Européenne) sont renouvelées et un nouveau président est nommé. 

34 LISTES EN LICE POUR LES TERRITOIRES FRANÇAIS

Pour la France et ses territoires, on observe un nombre de listes record avec 34 listes en lice, chacune composée de 79 personnes. Parmi ces listes candidates, certaines sont issues des grands groupes politiques, La République en Marche, l’UMP, Le Modem, le Parti Socialiste, Les Républicains, la France Insoumise, Europe Ecologie les Verts (EELV), la Droite Nationaliste, la Gauche Radicale, etc... Et on constate de nouveaux mouvements émergés du mouvement des Gilets Jaunes : Alliance Ecologiste Indépendante, Parti Pirate, Alliance Jaune, Mouvement pour l’Initiative Citoyenne…. Mais aussi un parti animaliste ou encore un parti féministe. Pléthore de listes donc, dans lesquelles les saint-martinois ont parfois du mal à se reconnaître et du coup à se projeter dans ces élections, d’autant que les têtes de listes sont bien souvent d’illustres inconnus pour tous.    

QUI PEUT VOTER ?

Pour pouvoir voter, deux conditions doivent être remplies : Avoir la qualité d’électeur et être inscrit sur les listes électorales. Sont électeurs tous les Français et les ressortissants de l’Union européenne âgés de 18 ans accomplis au plus tard le samedi 25 mai ; n'étant pas privés de leur droit de vote, tant en France que dans leur pays d’origine.

RÉSULTATS ANNONCÉS LE 26 MAI AU SOIR

Ouverte depuis lundi 13 mai dernier, la campagne se clôturera le 25 mai à minuit pour le territoire national, et le 24 à minuit pour Saint-Martin et les autres territoires où le vote est anticipé. Les résultats seront promulgués le dimanche 26 au soir, puis consolidés et officialisés dans les jours suivants. Toutes les listes ayant obtenu moins de 5 % des suffrages sont éliminées. Les autres se partagent les 74 sièges français  (79 sièges avant le Brexit) au Parlement européen à la proportionnelle. Si une liste obtient 20% des voix, elle pourrait gagner, en fonction des résultats des autres listes, entre 17 et 23 sièges.

TAUX D’ABSTENTION RECORD À SAINT-MARTIN ET À SAINT-BARTH

Pour les deux derniers scrutins européens, en 2009 et 2014, Saint-Martin s’était illustrée par deux fois par des taux d’abstention record, respectivement de 88.93% et 83.34%. Pour le scrutin de 2014, sur les 18389 inscrits, seules 1695 personnes s’étaient rendues aux urnes…Les saint-martinois avaient placé en tête des suffrages la liste LUMP menée par Maurice Ponga. Pour mémoire, sur le territoire national, le taux d’abstention pour les élections de 2014 était de 57.57%. Quant à l’île sœur de Saint-Barthélemy, le taux d’abstention était de 85.08% en 2014. Pour les Outre-mer en général, seuls 17% des électeurs se sont rendus aux urnes en 2014, contre plus de 42% au niveau national. 


 L’EUROPE UNE UNION À 28 

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L’Union européenne (UE) est une association d’Etats européens réunis autour des domaines économiques et politiques, afin d’assurer le maintien de la paix en Europe et de favoriser le progrès économique et social.  En 60 ans, après plusieurs élargissements, l’UE est passée de 6 pays membres à 28 : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, Chypre, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lituanie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède. Pendant cette période, l’UE a également vu ses compétences élargies à travers sept traités successifs.

SON RÔLE 

Sauvegarder la paix, rechercher l’unité politique et assurer le progrès économique et social par la création d’un marché intérieur européen et le renforcement de la cohésion sociale. De nombreuses politiques communes sont gérées par l’Union, parmi lesquelles, l’agriculture, l’environnement, l’union douanière, la monnaie unique (pour 19 d’entre eux), la politique régionale de cohésion et de nombreux autres domaines. 

PLUS CONCRÈTEMENT…

Le rôle et les attributions de l’Union Européenne diffèrent selon que l’on soit Région Ultrapériphérique (RUP) ou Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM). Pour les 9 RUP (Guadeloupe, Martinique, partie française de Saint-Martin, la Réunion et la Guyane pour la France ; la communauté autonome espagnole des îles Canaries ; deux régions autonomes portugaises, les Açores et Madère), le droit communautaire s’applique avec quelques exceptions qui tiennent compte de l’éloignement du territoire, mais aussi des spécificités insulaires. Le statut de RUP reconnait la spécificité de ces régions par rapport au reste de l'UE. Les RUP jouent un rôle stratégique majeur vis-à-vis de l’Europe, permettant le contrôle des vastes zones maritimes qui les entourent. 
Quant aux 25 PTOM (Sint Maarten, Saint-Barthélemy, entre autres), ils ne font pas partie de l’Union Européenne mais y sont associés. Ils ne sont pas non plus membres de l’espace Schengen, bien qu’ils dépendent de pays en faisant partie. Dans ces territoires, le droit communautaire ne s’applique pas directement. Ils bénéficient toutefois de fonds européens émanant de la Banque Centrale européenne. Ce sont des citoyens européens et participent aux élections des représentants de leur pays au Parlement européen.   Les 9 RUP et les 25 PTOM offrent à l’UE la possibilité de jouir du statut ayant la plus grande biodiversité dans le monde. 


 FINANCEMENTS D’INFRASTRUCTURES STRUCTURELLES 

Pour ces RUP et ces PTOM, le principal enjeu est de maintenir et renforcer le soutien au développement économique que fournit l’Union européenne. En ce sens, l’UE participe au financement de nombreuses infrastructures, telles que les aéroports, les ports, les abattoirs, les routes, les stations d’épuration et de traitements des déchets, etc. 

2014-2020 : 13 milliards d’euros consacrés aux investissements structurels des RUP
Pour la période 2014-2020, ce sont près de 13 milliards d’euros qui ont été alloués aux 9 RUP européennes, au titre des Fonds structurels et d’investissements européens (Fonds ESI), répartis pour 5 milliards d’euros pour le FEDER, pour 1.9 milliards d’euros pour le FSE, dont l’initiative pour l’emploi des jeunes, 1.5 milliards d’euros au titre du FEADER en soutien au développement des filières agricoles, 4.6 milliards d’euros au titre du POSEI (programmes d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité), financés par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA), et 0.3 milliards d’euros consacrés au développement des affaires maritimes et de la pêche (FEAMP). A noter que pour la période post-2020, la Commission prévoit de maintenir la dotation spéciale de plus de 1,5 milliard d’euros allouée aux RUP au titre du FEDER. Ces régions recevront également 270 millions d’euros dans le cadre de programmes de coopération (INTERREG).


 IRMA : 46 MILLIONS D’EUROS D’URGENCE 

Pour mémoire, rappelons encore que suite au passage de l’ouragan Irma, l’UE a enclenché le Fonds de Secours d’Urgence (FSUE) qui a permis de débloquer 49 millions d’euros, dont 46 millions d’euros en fléchage direct pour Saint-Martin. Des fonds destinés à faire face aux dépenses d’urgence et à la remise en état des infrastructures et des équipements publics et qui doivent être utilisés par la Collectivité avant le 31  août prochain. A noter ici que ces fonds sont les seuls fonds exceptionnels et déjà débloqués sur lesquels la Collectivité peut pour l’heure escompter reconstruire ses bâtiments publics, dont les établissements scolaires. L’enveloppe de 15 millions d’euros programmée par l’Etat français pour la reconstruction d’un collège 900 n’est pas encore débloquée. Alors si l’Union Européenne peut sembler lointaine, avec une technocratie qui se situe à mille lieues de nos préoccupations quotidiennes, sa participation financière est précieuse pour la réalisation des projets de développement, à titre normal puisque nous sommes RUP, et à titre exceptionnel comme on a pu le voir à la suite du cyclone dévastateur.


Nous avons souhaité réaliser cet article à visée pédagogique afin que les lecteurs possèdent des informations nécessaires pour décider, en toute connaissance de cause, de leur participation ou non à ce vote, le samedi 25 mai prochain.

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