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Coco, une ode à la liberté

Coco, une ode à la liberté

23 September 2022
Coco s’en est allée. Laissant ses empreintes de pieds nus sur les routes, les trottoirs et les sentiers de l’île. Marquant à jamais les esprits de toutes celles et de tous ceux qui ont eu l’heureuse destinée de croiser son regard clair derrière les volutes de fumées de sa cigarette. Coco a quitté ce monde, en toute liberté et jusqu’au bout.
Colette Coppin pour l’état civil, Coco pour le reste du monde, est arrivée à Saint-Martin à la fin des années 1970. Elle fut la première professeure de sports sur l’île où elle fut mutée ; le Mammouth sans doute trop heureux d’envoyer loin de ses yeux cette drôle de prof aux pieds nus que les blâmes n’auront pas réussi à remettre dans les clous ! Mais grand bien lui fasse. C’est à Saint-Martin que Coco a trouvé chaussure à son pied, fleur d’hibiscus vissée derrière l’oreille. Au collège de Marigot, alors le seul de l’île, baptisé à raison « le Collège les pieds dans l’eau ». Et les jeunes collégiens devenus aujourd’hui de grands adultes s’en souviennent à jamais. Grâce à l’amicale complicité du principal de l’époque, Arthur Hénocq, Coco la rebelle a fait sortir les élèves des sentiers battus de l’Education avec des séances de sports grandeur nature. Explorer les mangroves et les baies en canoé, monter en haut du Pic Paradis, nager dans la mer, ramer jusqu’à l’îlet Pinel qui était devenu le refuge de Coco et de son compagnon Jean-Marc, leur résidence secondaire pendant trois décennies… Tous s’en souviennent encore et après le sentiment de tristesse à l’annonce du départ de Coco, les visages s’illuminent par une vague de joyeux souvenirs, donnant cette délicieuse sensation d’avoir bravé des interdits et vécu des aventures. Grâce à Coco. Une prof de sports et une amie comme on aurait aimé tous avoir pour nous donner les armes permettant d’affronter l’école de la vie. En toute liberté et débarrassés des carcans de conventions.
Elle avait déjà laissé un grand vide lors de son départ à la retraite, il y a de cela une quinzaine d’années, puis par son départ de l’île en 2017, sa maison de Grand Case ayant été ravagée par l’Irma. A 80 printemps, ce départ définitif de Coco a encore creusé ce précipice, mais jamais les heureux souvenirs gravés dans les mémoires ne s’envoleront.
Par ces quelques mots, nous tenions à rendre hommage à Coco, cette grande dame, atypique et généreuse, qui a aussi fait que Saint-Martin est Saint-Martin. Le 97150 exprime ses plus sincères condoléances à sa fille, Nathalie Python-Boutin, sa nièce Catherine Coppin-Varrailhon et à toute sa famille et ses proches. La cérémonie est célébrée ce jour, vendredi 23 septembre, à 10 heures, au crématorium de Saint-Jean-D’Angely (Charente-Maritime).
 
Les mots de Frantz Gumbs (Député de Saint-Martin et Saint-Barthélemy) : « Il y a ainsi des gens qui croisent nos vies et laissent une empreinte si indélébile que même quand elles ne sont plus présentes, elles conservent une présence qui fait qu'on n'imagine même pas qu'elles puissent un jour disparaître. Coco était de ces personnes-là. Elle restera longtemps encore, présente dans le souvenir des centaines de personnes qu'elle a vu grandir ici, et son souvenir amènera toujours un sourire de sympathie sur le visage de ces centaines de personnes-là. Elle a donné sa bonne part de bonté à son monde. Que son esprit soit en paix ».

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