En effet, sur les 85 cas révélés positifs depuis le début du mois d’août, et toujours actifs ce mercredi 19 août, 4 patients sont hospitalisés au Centre hospitalier de Saint-Martin et 3 ont dû être évacués vers le service de réanimation du CHU de la Guadeloupe. De même, la partie française déplore deux nouveaux décès survenus en moins de deux semaines, portant à 6 le nombre de décès en partie française associé au Covid-19 depuis le début de l’épidémie, en mars dernier (dont 1 résident de Sint Maarten). Durant toute cette période, ce sont quelque 2481 tests qui ont été réalisés, dont 824 au cours de la dernière campagne de dépistage menée dans les quartiers. Une campagne de dépistage qui a décelé 47 cas positifs. Des chiffres qui restent cependant relativement bas, 5.7%.
Pour autant, la préfète Sylvie Feucher convoquait mercredi matin une conférence de presse, en présence de Brice Daverton, directeur de l’ARS Saint-Martin, du commandant de gendarmerie Stephan Basso et de Nathalie Hawia, cheffe de la Police aux Frontières, dans le but de sensibiliser la population à une situation que les autorités considèrent critique.

 

 

« Des clusters découverts en Guadeloupe et en Martinique auraient pris leur origine à Saint-Martin. Les îles de la Guadeloupe et de la Martinique sont en train de montrer du doigt l’île de Saint-Martin et sont à deux pas de n’accorder l’autorisation des déplacements avec notre île, que pour les seuls motifs impérieux, de santé ou professionnel, et sous la présentation d’un test PCR négatif. Je veux tout faire pour éviter cette mesure qui nous isolerait encore plus et aggraverait encore la situation économique de l’île. De surcroît, nous devons faire en sorte que la rentrée prochaine se passe sous les meilleurs auspices et pour cela, nous devons absolument faire infléchir la courbe de la propagation du virus avant le 1er septembre. J’en appelle à la responsabilité et au civisme de la population pour respecter les mesures qui sont mises en place, tant au niveau du port du masque, que des gestes barrières ou encore du contrôle aux frontières », a indiqué Sylvie Feucher qui a par ailleurs précisé que depuis lundi dernier, les visiteurs de Guadeloupe et de Martinique arrivés par l’aéroport de Grand Case et ayant séjourné ou transité à Sint Maarten, doivent, au moment de leur retour et de l’embarquement à Grand Case, présenter un test PCR négatif.

 

 

Les forces de l’ordre constatent de nombreuses tentatives de fraudes aux points de contrôles des frontières pour rentrer sur le territoire français. Fausses attestations, autorisations falsifiées, etc. A ce sujet, la préfète Feucher indiquait que « la décision de contrôler les frontières a été prise pour endiguer la circulation du virus. Présenter de fausses attestations est un délit de « faux en écriture publique » passible d’une condamnation. Les personnes qui seront prises en flagrant délit de présenter une fausse attestation seront poursuivies », insiste-t-elle. « Il y a des compagnies touristiques qui organisent des tours de l’île en quads, et le tracé du tour passe par les sentiers de Bellevue. A celles-ci, je veux leur dire que si nous les arrêtons, les quads seront saisis ». Et de poursuivre : « Si la population ne veut pas comprendre que la situation est inquiétante, je peux envisager une fermeture complète de la frontière avec le positionnement de containers sur tous les points de frontière ». Toujours selon la préfète, « la décision de refermer les discothèques en partie hollandaise a été prise beaucoup trop tard… D’ailleurs, fallait-il les rouvrir ? », s’interroge-t-elle.
Quoiqu’il en soit, les autorités sanitaires et la préfète entendent durcir les contrôles à tous les niveaux afin que la population respecte les consignes et se responsabilise face à la situation sanitaire jugée critique par les autorités.