Jusqu’en 2000 le sauvetage des personnes ou des bateaux en difficulté en mer dépendait uniquement de la de la solidarité des marins. Aujourd’hui, la station de Saint-Martin assure cette mission bénévolement. Elle effectue une quarantaine d’interventions par an, sur ordre du CROSS-AG (Centre Régional Opérationnel de Surveillance des Antilles-Guyane).

C’est Jean-Pierre Papaix qui fut l’initiateur de la station avec Claude Marc, alors professeur au LPO. Le développement de l’île et des activités nautiques rendaient nécessaire la création d’une structure dédiée à la sécurité en mer. Les débuts furent un peu difficiles, avec les moyens du bord, autant dire sans moyen ; les sorties se faisaient alors avec les bateaux des uns et des autres. Il faudra attendre 2001 pour que la SNSM dispose de sa première vedette, le contre-amiral Noël, cédé en 2006 à la station de St Barth et remplacé par la SNS 129 Notre-Dame de la Garoupe, aujourd’hui seul bateau de catégorie 1 sur les Antilles-Guyane. Mais la vedette ne sera plus opérationnelle entre 2014 et 2018, après son échouage dans la baie de Marigot au cours d’une opération de sauvetage llors du passage de l'ouragan Gonzalo. La station s’est dotée en 2015 d'une vedette semi-rigide, le SNS 978-1 « Rescue Star », plus rapide et plus maniable. L’une et l’autre sont utilisées en fonction des besoins et de la zone d’intervention.

 

 

C’est la qualité première des bénévoles comme le souligne Jean-Claude van Rymenant, l’actuel vice-président. Ils ont entre 18 et 70 ans, sont d’horizons différents mais répondent présents à chaque fois qu’on les appelle. Plus qu’une passion, c’est un véritable engagement pour la trentaine d’hommes et de femmes au service des usagers de la mer, de jour comme de nuit et quelles que soient les conditions météo. La station recherche toujours de nouveaux équipiers afin de maintenir un effectif minimum que ce soit pour les opérations de sauvetage ou l’entretien des deux vedettes. Elle organise chaque jeudi, de 19h à 20h, une réunion dans ses locaux (face à la Marina Fort Louis) à laquelle les nouveaux postulants sont les bienvenus. Outre le sauvetage en mer, la station assure des formation (brevets de secours PSE1 et PSE2, BNSSA, permis hauturier, ...), organise des entrainements réguliers en piscine ou en mer avec ses moyens nautiques, et met en place des sessions de préventions des risques nautiques.

 

 

Son financement est très majoritairement assuré par les dons du public et de partenaires privés. Le Président de la SNSM, René-Jean Duret, déplore cependant que les plaisanciers ne soient pas les plus généreux car ils représentent 80 % des sauvetages réalisés.
Delta Petroléum demeure le principal mécène en fournissant le carburant des deux bateaux. Des conventions de partenariat sont également signées avec différents acteurs de l’île comme l’aéroport de Grand Case, EDF ou le port de Galisbay. Dans ce cadre, elle assure les entrainements pour le personnel, des simulations de crash aérien, de déploiement de barrage anti-pollution en cas de naufrage (fuel de bateau), etc … et la Collectivité met le local à disposition gracieusement. A noter que cette dernière a porté de 66% à 80% la défiscalisation des dons aux associations locales. Concrètement, en versant 250 €, les personnes physiques ou morales imposables dépensent après déduction fiscale seulement 50 €. Ces dons permettent tout simplement de sauver des vies … on peut aussi remplir les petits bateaux tirelires présents dans bon nombre de magasin spécialisés.

 

 

Chaque sortie, c’est la mobilisation de bénévoles qui quittent leur famille ou reportent leurs loisirs pour embarquer le temps de la mission, ce sont un ou deux bateaux qui sortent en mer, c’est aussi la mobilisation de moyens aériens ou terrestres. Les fausses alertes, souvent l’œuvre de malins qui jouent avec des fusées de détresse, mettent à mal l'activité des secours en mobilisant inutilement des moyens humains et matériels. Le Code maritime prévoit jusqu’à 30 000 € d’amende et deux ans d’emprisonnement pour le déclenchement d’une fausse alerte.
La SNSM est garante de la sécurité de tous en mer en cas de pépins … cela, demande le respect, et surtout celui des bénévoles qui prennent aussi des risques pour sauver leur prochain.