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Dans les coulisses du SXM Festival

21 February 2020
SXM Festival, le festival dont tout le monde parle… nous aussi. Derrière 5 jours de fête au rythme de la musique électronique se cache une machine de guerre avec un cœur en or sur lequel est tatoué « Saint Martin forever ».
 
Décryptage avec son créateur, Julian Prince
Intro : la genèse du festival
 
JULIEN« Ça faisait longtemps que je voulais faire un festival. J'ai une vie orientée vers l'évènementiel. Ma mère Québécoise travaillait pour Air Canada, mon père Parisien a toujours été dans l'hôtellerie. J'ai grandi dans un contexte familial artistique, les Beaux-Arts avaient une importance notable chez nous, on a eu la chance d'avoir des cours de musique, d'aller au théâtre, de voyager beaucoup. J’ai commencé comme DJ en 1997, et ça m'a vite amené à faire mes propres fêtes, à acheter mon système de son, à organiser des soirées avec ma sœur Krystel, ma fidèle comparse depuis le début, avec qui j’ai fait naitre le SXM festival. C'est elle qui m'a acheté mes premiers vinyles et qui travaillait dans les clubs ici à Montréal tout en faisant ses études de droit à l'université. Une chose en entrainant une autre, on a produit des raves, des fêtes à droite à gauche. En 2013, j'ai acheté mes propres clubs, je me suis lancé dans la restauration. J’ai étudié le marketing aussi. Mon histoire couplée à mon expérience, j’ai mis mes connaissances à profit. Quand tu additionnes voyage, hôtel, musique électronique, marketing, organisation de fêtes et DJ, ça décrit totalement le SXM festival. C'était donc facile pour moi de remettre toutes les pièces du puzzle ensemble et me dire que c'était peut-être pour ça que j'étais né en fait. »
 
L’expérience musicale est donc indissociable du voyage ?
 
« C’est une petite scène, tout le monde se connait. Au Canada, on en a tous un peu marre de l'hiver donc on trouve toujours une bonne raison d'aller au chaud. Beaucoup de festivals qui s’exilent sous le soleil sont des initiatives canadiennes, ou des collaborations. C’est à force d'aller dans des festivals comme Burning Man, Coachella, Art with me à Tulum ou encore à Ibiza que toutes ces influences ont pesé lourd dans l’initiative de départ. Sans oublier le développement du marché. Même si j'ai eu l'idée de faire ce festival en 2005, l’époque n’était pas propice parce que les gens ne voyageaient pas pour faire la fête. Le festival de Coachella (festival de musique à Los Angeles, initié en 1999 par le groupe Pearl Jam) a commencé à faire du bruit en 2007 mais si on remonte aux années 70 ou 80, il y avait une vague de festivals de jazz en Amérique du Nord, toutes les grandes villes en avaient un et ça attirait énormément de touristes pendant l'été. Ces grandes villes avaient lancé cette mode, avec une programmation variée et étalée sur deux semaines pour relancer l'activité locale des villes. Maintenant grâce aux grands festivals que j'ai cités plus haut, les gens ont réalisé qu'ils pouvaient allier voyage et fête, découvrir des destinations autour de leurs musiques préférées.
Les mentalités ont continué d’évoluer de 2007 jusqu'à 2014, le projet était alors prêt à voir le jour après 7 ans de gestation. Le 1er janvier 2015, ça a été ma résolution : faisons le festival et faisons-le à Saint-Martin. »
 
Pourquoi Saint-Martin ?
 
« Parce que c’est la maison, mes parents s’y sont installés à en 2003. Notre objectif premier et prioritaire est de servir cette île qui nous est chère, augmenter son aspect culturel, la faire découvrir internationalement, participer à son essor économique, amener des touristes, collaborer avec les locaux sur plusieurs plans. C’est une fierté de participer à ça.
Sur le plan marketing, j’ai appris à très bien connaitre le marché de la musique électronique et il n’y avait pas vraiment d’offre évènementiel de cet ordre dans les Caraïbes, il y avait donc un créneau à exploiter. Saint-Martin reste une destination de rêve qui manque malheureusement de visibilité, on a voulu contribuer à l’ouverture de ce marché.
Et sur le plan pratique cette fois, l’aéroport de Saint-Martin est le deuxième aéroport le plus achalandé des Caraïbes. Y organiser un festival pour y accueillir entre 5000 et 9000 personnes me semblait donc faisable, il m’était possible de tout y coordonner donc je me suis lancé rapidement.
On a fait face à plusieurs obstacles mais on a relevé tous les défis, c’était nouveau pour tout le monde et malgré le contexte particulier de l’île avec la partie française et la partie hollandaise, la motivation était commune. On voulait devenir le 1er festival nomade au monde, avec une scène compacte et transportable partout dans le monde. Cette scène est une œuvre d’art dans son intégralité, on va concrétiser un rêve cette année en l’exportant à Burning Man (évènement artistique dans le désert du Nevada) en août prochain. »
 
Pour toujours revenir à Saint-Martin ?
 
« Oui, l'idée c'est de partir faire le tour du monde et revenir chaque année en mars à Saint-Martin.
Monter un festival comme le nôtre, c’est un investissement qu’il est difficile d’amortir si on attend 360 jours entre chaque édition, on l’a imaginé à la base pour voyager avec. Se cantonner à Saint-Martin ne suffit pas économiquement même si les racines y sont et de plus, il faut exporter le projet pour le faire connaitre. Le SXM festival, c'est une opération marketing dans le but de ramener des touristes et de rafraichir l'image digitale de l'île. Quand tu appelles les gens qui aiment faire la fête à venir faire la fête sur une île réputée pour faire la fête, triple banco. Et nous voilà en 2020 plus forts que jamais. »
 
To be continued comme dirait Shakespeare…
 
 
Dans notre édition de mardi prochain : « 1er couplet : l’impact économique du festival sur Saint-Martin ».
 

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