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Naufrage du Good is Good : neuf clandestins  avaient trouvé la mort

Naufrage du Good is Good : neuf clandestins avaient trouvé la mort

20 décembre 2018
Les faits remontent à l’été 2013. Un bateau chavirait dans le canal entre Saint-Martin et Anguilla faisant trois morts, six disparus, dont trois mineurs âgés de 14, 16 et 17 ans. Douze personnes avaient pu être sauvées. Toutes des personnes originaires de la République Dominicaine ou du Brésil.

Sept hommes, âgés de 25 à 62 ans étaient cités à comparaître hier devant le tribunal pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui avec risque imminent de mort et aide à l’entrée d’étrangers sur le territoire français. Trois d’entre eux sont originaires de Saint-Martin, trois de République Dominicaine et un du Brésil. Cinq sont sous contrôle judiciaire depuis 2013 ou 2014 et deux font l’objet d’un mandat d’arrêt. Les victimes n’étaient pas présentes pour cette séance fleuve qui a duré plus de huit heures.

DEUX FILIÈRES DE CLANDESTINS À SAINT-MARTIN

Une quinzaine de dominicains et neuf brésiliens, étaient arrivés par avion, via l’aéroport de Juliana quelques semaines avant le drame. Hébergés dans des hôtels en partie hollandaise, puis regroupés dans une villa de Baie Rouge, ils avaient « acheté leur passage » entre 1000 et 2000 $. Le bateau qui devait les conduire à Saint-Thomas, une simple saintoise équipée de deux moteurs de 250 cv, d’une capacité de dix personnes, en très mauvais état et avec un moteur défectueux, avait chaviré en pleine nuit.
Les faits établissent clairement l’existence de deux filières, une dominicaine et une brésilienne, qui organisent le transit via Saint-Martin vers les îles Vierges américaines puis les Etats-Unis. Mais quant à savoir qui les dirige, cinq ans plus tard, les choses restent floues.
Difficile en effet pour la cour de démêler les fils de cette sombre histoire. Sur les sept prévenus quatre se sont présentés devant le tribunal. Le premier n’a pu être jugé, pour faute de procédure, changement d’avocat de dernière minute et conflits d’intérêts. Les trois autres se sont rejetés mutuellement la faute, voire ont tenté d’accuser l’une des victimes décédées d’être le cerveau de l’affaire.

LE GOOD IS GOOD, UN BATEAU DONT PERSONNE NE VEUT

Le capitaine du navire, qui n’a jamais passé son permis bateau, condamné en 2004 pour des faits similaires, a été a priori recruté à la dernière minute. A la barre, il revit avec émotion le naufrage avouant qu’il se sent très mal depuis et qu’il ne peut plus désormais aller en mer. Il explique qu’il a tenté de sauver les naufragés, est même retourné à terre pour chercher un autre bateau pour venir les secourir, puis a fini par faire demi-tour en voyant le bateau des Coast Gards à proximité de l’accident. A aucun moment il n’a pensé appeler les secours. 
Le propriétaire du chantier naval où se trouvait le bateau, avait sollicité son fils pour amener l’embarcation jusqu’à Baie Rouge. Lorsque le moteur tombe en panne au début de la traversée c’est lui que le capitaine du bateau contacte. Il se rend sur place avec son zodiac et sauve 9 personnes qu’il dépose sur la plage de baie rouge. En état de choc, selon ses dires, lui non plus ne pense pas à alerter les autorités. Il tente de faire un second sauvetage, mais à cours d’essence, il rentre chez lui.
Le dernier prévenu à se présenter à la barre est selon les deux autres le cerveau de l’affaire. Il ne comprend visiblement pas pourquoi les autres s’évertuent ainsi à le pointer du doigt. Il était lui aussi un simple clandestin, mais qui ne payait pas sa traversée, qui s’embarquait avec un ami, pour six mois espérant gagner plus d’ardent à St-Thomas. L’ami en question, disparu dans le naufrage serait le commanditaire et l’organisateur de ce voyage. 
Le prévenu affirme être resté pour prouver son innocence à la France. Cependant les rescapés le décrivent comme la personne ayant encaissé l’argent des passages. Il sera d’ailleurs repêché avec 4890 $ sur lui, alors qu’il avait redistribué de l’argent aux clandestins afin de se départir d’un maximum de billets verts compromettants.
Aucun ne revendique la vente, l’achat ou la location du bateau … ceci reste un mystère. L’affaire est mise en délibéré au 24 janvier prochain.


 

VERDICT POUR LE RESTAURANT CHEZ RAYMOND

Le 14 novembre dernier, l’affaire « Chez Raymond » avait été mise en délibéré par le tribunal de Saint-Martin. Le verdict était rendu hier.

Louis et Tatiana Mussignton, les gérants du restaurant de Baie Rouge fermé depuis août dernier, étaient présents au tribunal hier matin pour entendre la sentence de la cour : coupables. Ils ont été condamnés, chacun, à trois mois de prison avec sursis. Louis Mussington, dit Raymond, devra en outre s’acquitter d’une amende de 15 000 euros, et sa fille d’une amende de 5 000 euros. Si l’ASL des Terres Basses est déboutée quant à sa demande d’indemnisation à hauteur de 30 000 euros pour la destruction et l’enlèvement du restaurant, le juge condamne néanmoins le gérant de l’établissement à lui verser une indemnisation de 10 000 euros en guise de dommages et intérêts et de 2 000 euros pour frais de justice. Louis et Tatiana Mussington disposent de deux jours pour faire appel de ce jugement.

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