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Michel Vogel (FIPCOM), Ivan Odonnat (IEDOM)) et David Touzel (DEETS) lors de la présentation.
Michel Vogel (FIPCOM), Ivan Odonnat (IEDOM)) et David Touzel (DEETS) lors de la présentation.

Petit déjeuner de l’entrepreneur : comprendre les évolutions des moyens de paiement

23 avril 2024

Smartphone, applications mobiles… les habitudes de paiement des consommateurs ont fortement évolué et le paiement dématérialisé semble faire de l’ombre aux traditionnels pièces et billets. Un sujet, dont s’est emparée la Fipcom-Medef, lors de son petit-déjeuner de l’entrepreneur, vendredi 19 avril.

Quelle place pour le paiement dématérialisé ? Quelles sont les perspectives d’avenir ? Qu’est-ce que la cryptomonnaie ? Invités par la Fipcom-Medef, de nombreux acteurs de la vie économique se sont retrouvés au lycée Daniella Jeffry, pour entendre plusieurs éléments de réponses apportés par Ivan Odonnat, président de l’Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer (IEDOM). Ce dernier a débuté par un rappel de notions avant d’arriver au constat suivant : l’utilisation du paiement en espèces diminue au profit de la carte bancaire.

Si la présentation n’a pas abordé le cas spécifique de Saint-Martin, l’Iedom a réalisé un zoom sur la situation en Guadeloupe. Selon le président, ce sont les foyers aux revenus les plus élevés qui utilisent le plus souvent la carte bancaire.

Par exemple, 63% des foyers dont le niveau de revenu mensuel se situe entre 2500 euros et 3500 euros privilégient le paiement par carte bleue, contre 43% pour les foyers gagnants entre 500 et 1000 euros. Le paiement par carte bleue est également privilégié lors de paiement élevé. Si 81% de la population de Guadeloupe utilise la monnaie pour des transactions ne dépassant pas 5 euros, 70% d’entre eux utilisent la carte lors de transactions dès 50 euros, 80% pour les paiements de plus de 100 euros.

DE L’ESPÈCE POUR PAYER… MAIS PAS QUE !

Un paiement par carte de plus en plus présent et pourtant, une circulation de l’espèce qui continue d’augmenter. « C’est tout le paradoxe de la situation », réagit Ivan Odonnat. Selon lui, une des raisons majeures est que, si un individu détient de l’espèce… ce n’est pas forcément pour payer !

« C’est le principe de la thésaurisation. Une partie des espèces est conservée chez les individus par peur d’avoir un jour une difficulté d’accès aux banques ». En moyenne, en France hexagonale, un habitant va détenir chez lui 3 000 euros en espèces. En Guadeloupe, le montant s’élève à 4 578 euros, jusqu’à 16 745 euros pour la Guyane !

FACE À LA CRYPTOMONNAIE, LA BCE VEUT INNOVER

« Il y a eu depuis cette idée, pour certains, que les banques ne fonctionnent pas correctement, idée renforcée par les crises économiques comme celle de 2008 », explique le président.

Cette méfiance est l’une des raisons selon lui de l’émergence de la cryptomonnaie en 2009. Ces actifs numériques virtuels, dont le plus connu est le Bitcoin, fonctionnent sans autorité centrale. Un aspect que pointe du doigt Ivan Odonnat : «Vous n’avez pas de protection. Si votre paiement est détourné, si les jetons que vous avez transférés sont captés par un tiers ou pirate qui est externe à la transaction, vous n’avez avez absolument aucun recours, car vous ne détenez de créance sur personne. », assure-t-il. Face à ces moyens de paiement alternatifs, le directeur de l’Iedom a présenté l’un des projets phares de la BCE, qui, elle aussi, souhaite innover. Il s’agit de l’Euro numérique, futur moyen de paiement totalement dématérialisé valable en magasin, en ligne et même en particuliers. Pour l’heure, le projet n’est qu’à la phase de préparation et d’expérimentation, mais pourrait, s’il voit le jour, rebattre toutes les cartes à l’avenir en ce qui concerne les moyens de paiement. 

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