Accueil

CMA CGM : avec la future desserte, nos produits frais français sont-ils menacés ?

CMA CGM : avec la future desserte, nos produits frais français sont-ils menacés ?

29 avril 2024

Sujet important pour le territoire, celui de la nouvelle desserte du transporteur maritime CMA CGM, qui va supprimer le transport direct Havre/Sint Maarten, au profit d’une escale en Martinique. Si les délais de transport se rallongent, le délai à la consommation des produits frais risquent quant à lui de poser problème pour de nombreux magasins.

Le 18 avril dernier, la CMA CGM avait présenté devant ses clients du territoire le changement opérationnel de ses lignes. À la suite d’une nouvelle réglementation visant à décarboner le secteur maritime, le géant maritime doit effectuer plusieurs changements. Pour baisser ces émissions, le transporteur doit également réduire le nombre d’escales. Ainsi dès février 2025, les navires ne s’arrêteront plus à Sint Maarten mais en Martinique et en Guadeloupe. Une fois arrivés à destination, un feeder, petit navire destiné à transporter des marchandises depuis les grands ports vers des ports de dimensions plus modestes, prendra le relais pour acheminer les marchandises jusqu’à Sint Maarten. Le temps de livraison entre le Havre et Saint-Martin est actuellement de 10 jours. Avec ce nouveau système il passera à 14 jours.

LA DATE LIMITE DE CONSOMMATION (DLC), SOURCE DE CRAINTES

Une annonce qui effraie de nombreux chefs d’entreprises et professionnels de l’île. L’un d’entre eux, qui a souhaité préserver son anonymat est formel : « lorsqu’on parle de 14 jours, on ne parle seulement que du temps de transit », explique-t-il. Selon lui, d’autres étapes sont à prendre en compte comme l’empotage, qui consiste à charger la marchandise à l’intérieur d’un conteneur, ou encore la clôture des douanes. «On peut facilement ajouter 48h à 72h supplémentaires », explique-t-il. «Plus 24h pour la réception et sa mise en rayon», poursuit le professionnel. «Déjà, on voit bien qu’on passe de 14 jours à un délai entre 17 et 18 jours ». Face à ce rallongement des délais, quid des produits frais et de leur date limite de consommation (DLC) ?

«Généralement nous faisons en sorte de sélectionner des produits avec une DLC de trente jours», explique le professionnel. «Quand bien même, avec le rallongement du temps de transit, certains produits comme les yaourts ou les fromages ne pourront rester que quelques jours à peine dans les rayons avant d’avoir dépassé la date limite. Et encore, si le trajet s’est bien passé! », observe le professionnel. Si la date limite de consommation d’un produit est trop courte, les magasins ne pourront pas prendre le risque de le faire venir jusque sur le territoire. «Il faut s’attendre à un appauvrissement de certains produits » conclut le professionnel. Une annonce qui inquiète également le président de la Fipcom Medef de Saint-Martin, Michel Vogel. «Avec cette nouvelle desserte, il est possible que les magasins se tournent d’avantage vers le marché américain, ce qui va impacter professionnels comme consommateurs », déclare-t-il. «Il faut réfléchir ensemble à des alternatives possibles. Nous organiserons bientôt des réunions de discussions à ce sujet », conclut le président. 

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.