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LIFE BIOVD’OM : place aux sciences participatives

LIFE BIOVD’OM : place aux sciences participatives

16 avril 2024

Aude Berger, chef de projet Life Biovid’Om à la Réserve Naturelle de Saint-Martin, restituait vendredi dernier les résultats d’une étude menée durant cinq ans, sur deux espèces menacées, le mérou géant et le mérou de Nassau. Si les observations se sont terminées, le programme « les yeux des mérous » perdure et incite les amoureux de la mer à enrichir les données et connaissances sur ces poissons.

Le programme Life Biovid’Om a été créé pour préserver la biodiversité dans les territoires ultramarins. Saint-Martin a intégré ce programme en 2019, rejoignant la Guyane, la Réunion, la Martinique et la Guadeloupe. La Réserve Naturelle a fait le choix d’étudier la population des mérous géants et de Nassau, afin de favoriser à nouveau leur reproduction, en mettant en place des observations sur le terrain et en renforçant la conservation de leur habitats.

Ces deux espèces ont en effet vu leurs populations se réduire de manière drastique notamment en raison de la surpêche, de l’aménagement des littoraux (ils naissent dans la mangrove), des rejets d’eaux usées, entre autres. Si la pêche de ces deux espèces est aujourd’hui totalement interdite, difficile de savoir le nombre de spécimens encore présents dans les eaux de Saint-Martin.

UNE ÉTUDE EN PLUSIEURS ÉTAPES

Durant cinq années, plusieurs étapes ont été nécessaires pour étudier les deux espèces : des actions préparatoires consistant à mettre en place un protocole, des actions de conservation avec l’étude de la colonisation larvaire et une première collecte de données, l’évaluation des impacts avec un suivi ichtyologique (étude des larves et des poissons en plongée), une étude socio-économique et, la sensibilisation du grand public dont 223 animations dans les établissements scolaires, touchant 3429 élèves. Six « Biohut », des habitats pour poissons de petites tailles, ont également été installés sur des herbiers sous-marins sur 3 sites différents. Aucun mérou géant n’a été détecté, mais la présence de mérous de Nassau juvéniles a pu être observée sur cette période. Le financement de l’Europe, 365 187,5 € sur 5 ans, a été une vraie opportunité pour Saint-Martin pour mettre en place ce programme. Un rapport sera remis à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), coordinateur du programme, puis intégré aux projets des autres territoires et rendu le 17 juillet à la commission de financement de Life Biovid’Om.

LES YEUX DES MÉROUS

Pour Aude Berger, il faut que ces études se poursuivent, à minima 3 à 5 ans, notamment en multipliant les observations de nuit au moment de la nouvelle lune, mais également en multipliant les sites, voir en élargissant aux îles alentours... Pour ce faire, la Réserve Naturelle invite les volontaires à contribuer aux « Yeux des Mérous », un programme de sciences participatives afin d’améliorer les connaissances sur ces deux espèces. Pour cela, il suffit de signaler à la Réserve toute présence de l’une ou l’autre des espèces en précisant la date, l’heure, le lieu, la taille approximative et si possible en joignant une photo (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.). Si les mérous sont devenus très discrets dans les eaux saint-martinoises, des mérous géants ont d’ores et déjà pu être identifiés dans les eaux de Saint-Barth grâce à des observations de particuliers. www.faune-sbsm.org 

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