Cette année, la fête de Saint-Martin s’est célébrée sans fanfares ni jeux traditionnels ni autres festivités… En raison de la crise sanitaire, et pour la première fois dans l'histoire de l'île, cette célébration du 11 novembre, jour de la Saint-Martin (de Tours), nom donné au territoire par Christophe Colomb quand il l’a découvert le 11 novembre 1493 au cours de son voyage vers les Indes de l’Ouest, s’est déroulée en mode dématérialisé, avec un « goût d’inquiétude, d’amertume et de frustrations… », dixit le président Daniel Gibbs dans l’introduction du discours qu’il a prononcé.

 

 

Entre liberté bafouée de libre circulation dans toute l’île, absence d’accord sur un protocole sanitaire commun et absence d’une volonté de coopération internationale dans de multiples domaines qui permettrait pourtant à l’île d’avancer de concert, le contexte social, économique et politique local rend de plus en plus prégnant la nécessité de mettre en place des outils permettant aux deux exécutifs locaux de travailler ensemble. Et ce fut le fil conducteur des discours prononcés par le président Gibbs et par la première ministre Jacobs lors de cette cérémonie du 11 novembre.
C’est en effet la teneur prise par chacun des discours prononcés tour à tour, par la première ministre de Sint Maarten Silvéria Jacobs, le président de la Collectivité de Saint-Martin Daniel Gibbs, le gouverneur de Sint Maarten Eugène B. Holiday, et les deux représentants politiques de l’Education, de la Culture de la Jeunesse et des Sports pour Sint Maarten et Saint-Martin, respectivement Rodolphe E. Samuel et Valérie Damaseau, dans une vidéo enregistrée qui a été retransmise sur les pages Facebook officielles du gouvernement de Sint Maarten et de la Collectivité de Saint-Martin dès mercredi matin.

 

 

Entre souhaits de voir rapidement se mettre en place des réunions quadripartites (Q4) entre les deux exécutifs locaux, les Etats des Pays-Bas et de la France, ppour la mise en oeuvre d'un protocole sanitaire commun afin de faire face à la crise sanitaire et surtout que l’activité économique puisse reprendre dans les meilleurs délais sur la partie française, mais aussi pour traiter d’autres questions de coopération entre les deux parties de l’île et la mise en œuvre du United Congress French & Dutch appelé de ses vœux depuis longue date par le président Gibbs, les conseils exécutifs des deux parties de l’île ont parlé d’une même voix pour dessiner un avenir commun meilleur à toute l’île.

« Notre caractéristique de plus petit des espaces insulaires divisés au monde n’est pas sans conséquences. Elle implique de penser les objectifs de nos actions publiques communes de façon pragmatique, proactive et agile. Car, vous le savez, la coexistence de deux entités autonomes que séparent le droit applicable, la monnaie, le régime de protection sociale et les liens avec l’Union européenne crée une situation tout à fait spécifique, inédite et complexe. Dans ces conditions, comment faire vivre une communauté de destin ?

Comment dépasser la frontière, afin de définir les termes d’un avenir partagé, d’un élan partagé, d’un espoir partagé ? », a interrogé Daniel Gibbs. La solution reposerait dans l’outil juridique du United Congress French & Dutch dont la présidence serait exercée à tour de rôle, pendant une année, par les autorités exécutives de Saint-Martin et de Sint-Maarten. C’est donc plus que jamais une volonté de travailler ensemble que les deux parties de l’île ont plébiscitée, afin de trouver le chemin de l’harmonie sociale, économique et politique.