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Crise du logement : l’éclairage de l’ITSEE

Crise du logement : l’éclairage de l’ITSEE

12 février 2024

C’est l’une des préoccupations de la mandature actuelle qui fait écho à une étude publiée le 5 février par le Haut Comité pour le Droit au Logement (HCDL): les conditions de logement se dégradent partout en France et plus particulièrement dans les outre-mer. Trois ultramarins sur dix sont mal-logés, la crise du logement s’accélère de manière très inquiétante et Saint-Martin n’échappe pas à la règle. 

Dans son 29e rapport sur l’état du mal logement en France 2024, la fondation Abbé Pierre estime que sur les 2,2 millions d’habitants des Outre-mer, 600 000 sont logés dans de très mauvaises conditions. Le HCDL, qui s'est appuyé sur les chiffres de la fondation, justifie cet état de fait par l’isolement géographique, la pénurie de logements abordables, les prix élevés de l'immobilier et par une précarité socioéconomique latente.  

« GOUVERNER, C’EST D’ABORD LOGER SON PEUPLE » DISAIT L’ABBÉ PIERRE

La problématique du logement est aussi pointée du doigt sur le territoire. Pour pallier les manques, notamment en matière de logements sociaux, la Collectivité de Saint-Martin, l’État, et le groupe Action Logement avaient signé en juin dernier un accord pour augmenter le parc immobilier et permettre à la population de se loger décemment. L’objectif était également de lisser les prix des loyers. Cependant, avant de décider de la politique à tenir à long terme, il était important de cartographier l’état réel du parc immobilier. Les dernières données de l’INSEE communiquées par l’ITSEE (Institut Territorial de la Statistique et des Études Économiques de Saint-Martin) donnent un premier éclairage.

ANALYSE DES DONNÉES PAR L’ITSEE

Il y avait 18 036 logements recensés avant Irma, et en 2020, on n’en comptabilisait plus que 17 157, soit 1% de moins que l’année précédente et 5% de moins sur onze ans. On note cependant que la majorité des logements sont déclarés comme résidence principale (12 796 en 2020 contre 13 653 en 2014). Le nombre de résidence secondaires occasionnel lui reste stable (1688 en 2020). La tendance est à la location de sa résidence principale (65%) et 28% des personnes seulement sont propriétaires. Par contre, fait d’importance, le nombre de logements laissés vacants est lui en nette augmentation : 59% entre 2009 et 2020. Problèmes de succession, d’indivision, ou de vente de biens, les raisons peuvent être multiples mais toujours est-il qu’en 2020 on recensait 2672 logements vides contre 1683 en 2019, essentiellement sur le secteur de Marigot (24%) dont le centre s’est littéralement vidé de sa population, et dans une moindre mesure sur les Terres Basses – Baie Nettlé – Sandy Ground (19%) et Belle Plaine – Oyster pond (18%). Le taux de logements inoccupés est de 16% à Saint-Martin soit le double de la moyenne hexagonale (8%) et supérieur à celui de la Guadeloupe (14%). Ces données brutes, une fois analysées et recoupées, permettront aux décideurs de tenir compte de la réalité du territoire pour définir les futures politiques en la matière.  

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