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Port de Galisbay : Avis à la population

Port de Galisbay : Avis à la population

01 mars 2024

Dans le cadre du faramineux projet d’extension du Port de Galisbay, une concertation publique a débuté ce mardi 27 février. Plusieurs ateliers doivent se poursuivre jusqu’au 21 avril afin de présenter les différents aspects du projet à la population. 

Ce mardi, le public s’est rendu à la CCISM afin de poser ses questions à l’Etablissement Portuaire, marquant ainsi le lancement de la concertation publique. L’objectif ? Partager avec le public les différents enjeux du projet, qu’ils soient socio-économiques ou encore environnementaux .

« Cette concertation a pour but de présenter le projet à la population et d’échanger avec elle sur un ensemble de points organisés sous forme d’ateliers », explique Albéric Ellis, directeur de l’Etablissement Portuaire. Encadrée par le Conseil national du débat public, la concertation est également suivie par un garant qui doit vérifier que la population a pu s’exprimer en toute aisance. Face au micro, le directeur a répondu aux différentes questions posées tout au long de la concertation, en français comme en anglais.

UN PROJET AMBITIEUX

Pour rappel, le projet d’extension du port consisterait à draguer un chenal de 9 mètres permettant l’accès des navires de plus fort tonnage. Le projet consiste également à étendre la digue de 80 mètres et allonger le quai existant de 75 mètres pour en faire un quai de 175 mètres. Un deuxième quai de 200 mètres de long doit quant à lui être réalisé. Selon l’Etablissement portuaire, cette extension doit permettre « à terme de capturer 50% du marché domestique de l’Île d’ici 2032».

En plus de pouvoir accueillir des navires de plus grande taille, le projet vise également à répondre aux enjeux de sécurité en augmentant sa capacité d’accueil. Selon l’Etablissement portuaire, il s’agit là d’assurer la sécurité d’approvisionnement en cas d’inactivité du Port de Philipsburg.

«Il faut garantir la souveraineté et la sécurité de la partie française », explique Albéric Ellis. Selon lui, en 2017, après le passage de Irma, le cyclone a montré l’importance d’une structure portuaire performante. « Pendant une dizaine de jours, nous étions la seule structure portuaire opérationnelle », poursuit-il. «Cela a également montré que la structure en terme de possibilité d’accueil était trop petite». L’extension doit permettre d’accueillir des navires militaires et ainsi recevoir l’aide humaine et matérielle en cas d’urgence.

L’Etablissement Portuaire étant en co-saisine avec la Collectivité pour ce projet, la seconde vice-présidente Bernadette David a également pris le micro afin de réaffirmer son soutien. « L’extension du port est une vision de prospérité partagée », a-t-elle annoncé. «Il s’agit de stimuler l’émergence de nouvelles activités économiques, d’encourager les transports maritimes et de renforcer notre position comme d’un acteur incontournable dans la région Caraïbe », poursuit- elle.

« Nous ne parlons pas seulement de construire des infrastructures, nous parlons de construire l’avenir », a-t-elle ajouté avant d’affirmer que ce projet était une opportunité de dynamiser l’économie locale, d’activer les investissements et de créer des emplois tout en valorisant le développement durable. «Ce projet s’inscrit dans la vision plus large d’une Caraïbe ouverte et connectée contribuant à la stabilité et à la prospérité régionales », a-t-elle conclu en rappelant l’importance de la participation de la population.

DES PREMIÈRES INTERROGATIONS

Face à eux, le public, parmi lequel des représentants de certaines institutions ou chefs d’entreprises, ont souhaité prendre la parole. Le vice président des entreprises de BTP, Franck Viotty a ainsi interpellé l’Etablissement Portuaire, déclarant que «les petites entreprises de Saint- Martin doivent intégrer de manière prioritaire ce grand projet ». Un avis que partage Michel Claude, opérateur maritime : « J’espère que les partenaires, les agents maritimes, les manutentionnaires et tous les gens qui sont sur le port seront concernés aussi dans ce futur qui va bien sûr changer l’organisation, la manutention etc. Nous espérons pouvoir être nous aussi partenaires », a-t-il déclaré.

«Nous travaillons déjà avec eux et le sujet de l’emploi sera plus profondément abordé lors des ateliers », réplique Albéric Ellis. «Pendant la phase travaux, des emplois seront créés, c’est la raison pour laquelle nous avons cette concertation afin que tout le monde soit sensibilisé sur ce projet. Nous avons identifié une cinquantaine d’emploi directs qui seront créés avec cette extension mais également des emplois indirects », poursuit le directeur.

Autres réactions, celles sur le budget pour l’extension du port, chiffré à 132 millions d’euros, une somme qui suscite des réactions et inquiétudes : «Quand je vois les portions de dragage qu’il y a à faire, et les derniers souvenirs du prix du dragage au mètre cube, 25 euros seulement quand c’est du sable, je pense qu’il va falloir rallonger le budget », note Michel Claude.

«Nous sommes entourés d’un ensemble de professionnels. A travers nos études, la qualité et la profondeur vont conditionner nos études, la qualité, la profondeur va conditionner le type de dragage que nous allons mettre en oeuvre », lui a répondu Albéric Ellis. «Ces aspects ont été étudiés, les coûts ont été évalués même si évidemment ils peuvent évoluer en fonction de la date de lancement des travaux. Les partenaires du port seront associés à cette évolution », assuret- il.

À la tête de l’association des commerçants, Yann Le Cam a quant à lui demandé si les commerces de Marigot étaient inclus dans le projet. «Un des ateliers sera organisé avec la Collectivité afin de présenter les projets de développement du territoire, notamment l’aménagement de Marigot », a indiqué le directeur du Port.

Après la concertation, les commentaires et recommandations des publics seront remis au maître d’ouvrage qui devra rendre sa décision quant aux modalités de poursuite du projet. «Si tout fonctionne, nous pourrions commencer les travaux en 2026 pour une période de deux ans », conclut Albéric Ellis. Reste à savoir quel sera l’avis de la population sur le souhaité et redouté chantier.

Les dates à retenir :

  • Vendredi 1er mars - 17h30 : Impact sur l’usine d’eau potable - Lieux : CCISM
  • Samedi 16 mars - 9h-15h : Journée portes ouvertes - Lieux : Port de Galisbay
  • Lundi 18 mars - 17h30 : Commment l’extension du port sert-elle le développement du commerce à saint-Martin ? - Lieux : CCISM
  • Mardi 19 mars - 17h30 : Le coût et le financement du projet - Lieux : CCISM
  • Jeudi 21 mars - 17H30 : L’atelier des alternatives - Lieux : Grand Case Beach Club
  • Vendredi 22 mars - 17h30 : Port de marchandises, port de plaisance, quelle articulation demain ? - Lieux : CCISM
  • Vendredi 12 avril - 17h : Clôture – Lieux : CCISM   

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