Accueil

Nayanka Jasmin : une maitresse engagée

Nayanka Jasmin : une maitresse engagée

12 février 2024

Depuis 2018, l’enseignante à l’école primaire Marie-Amélie Leydet embarque ses élèves de 7-8 ans dans des projets artistiques tous azimuts qu’elle n’hésite pas à préparer un an à l’avance. Costumes de carnaval rivalisant de créativité, recettes originales pour la Semaine du Goût… Rencontre avec une passionnée. 

MATÉRIEL RECYCLÉ ET IMAGINATION

Du polystyrène, des bouteilles en plastiques, du sable… Bienvenue dans la classe de Nayanka Jasmin, 34 ans. Pour cette passionnée d’arts plastiques enseignante à l’école primaire Marie- Amélie Leydet à Concordia, chaque fête annuelle est l’occasion d’embarquer sa classe dans des projets créatifs ambitieux. Noël, Carnaval, Semaine du gout, fête des mères… A chaque évènement son lot d’inventivité. Et cette année pour le carnaval, les enfants ont pu exposer leurs magnifiques chapeaux conçus avec du sable, des coquillages et des coraux séchés ramassés sur la plage: «Notre thème était la protection des océans, explique l’enseignante. On a utilisé du carton, des ficelles et des bouchons de bouteilles de vin percés au milieu pour faire tenir l’ensemble. Ce sont des idées que je trouve avec mon compagnon ou sur Internet». Pour les fêtes de Noël déjà, la classe avait utilisé des bouteilles en plastiques coupées en deux, du carton et du polystyrène pour créer des boules à neige artisanales: «Durant ces exercices, ils utilisent leurs compas pour faire des cercles ou leurs règles pour tracer en centimètres et apprendre à mesurer. On utilise donc ce qu’ils abordent dans le programme scolaire et moi je me charge du reste».

Et la maitresse ne manque pas d’investissement. Comme lorsqu’elle demande à ses parents de conserver les coquilles de palourdes, les coques de pistaches, ou les graines de mangues après les fêtes en famille pour confectionner des tableaux originaux avec sa classe: «Ils les poncent, les grattent, les sèchent, et les élèves peuvent ensuite écrire le nom de leurs parents dessus pour la fête des mères par exemple. Il ne me reste plus qu’à les percer et les recouvrir de vernis pour les rendre plus jolis». Sa motivation ? La conviction que davantage pourrait être fait pour ces enfants: «Quand j’étais petite, j’adorais les sorties scolaires. Je trouve que ça manque un peu aujourd’hui. A 8 ans, certains n’ont jamais fait de vélo et ne vont jamais à la mer. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé une subvention de l’Education nationale pour organiser une sortie bateau et les emmener voir les baleines et les dauphins en mars prochain».  

« IL N’Y A PAS PLUS HEUREUX QUE LES ENFANTS » 

Et les parents dans tout ça ? Certains sont ravis qu’une telle attention soit portée à leurs enfants. D’autres ont du mal à suivre le rythme de l’inarrêtable maîtresse: «Il y a aussi la question religieuse qui fait que beaucoup d’enfants n’ont pas participé au carnaval», explique-t-elle. Au final, sur les 21 élèves de sa classe, seuls 7 enfants ont pris part au défilé de la parade des enfants. «Je ne suis pas toujours bien vue des autres professeurs non plus, ajoute Nayanka, mais il n’y a pas plus heureux que les enfants. Des anciens de l’année dernière reviennent même participer aux projets en cours avec nous le midi ou aider leurs camarades pour leur choré».

Les apprentis artistes entraînés dans ces challenges successifs ne semblent pas se démonter et en profitent même pour apprendre la cohésion et le travail en équipe. Comme lorsque leur maîtresse leur a annoncé qu’ils réaliseraient une confiture de patate douce pour la Semaine du goût, ou lorsque leurs camarades ont confectionné des chapeaux ornés de moulins à vent pour le thème canne à sucre de l’année dernière. Et Nayanka n’entend pas s’arrêter là. L’enseignante planche déjà sur le thème du carnaval 2025, l’Afrique très certainement après avoir mis les madras et la rayonnante culture créole à l’honneur. Ces multiples tenues de défilés sont par ailleurs conçues pour être réutilisées plusieurs fois afin de promovoir la consommation durable.

Une chose est sûre, cette maîtresse peu ordinaire n’a pas fini de mettre des paillettes dans les yeux des enfants.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.