Tout est allé très vite», raconte Martin, un des artisans possédant un hangar sur le site. Son bâtiment de mécanique naval possédait du matériel et outils. «J’ai reçu un appel du chef d’atelier à 2h51 m’expliquant la situation, je me suis rendu directement sur place, il y avait déjà beaucoup de monde », raconte-t-il. «C’était impressionnant, un vrai brasier ». .

« CERTAINS ONT TOUT PERDU »

Face aux flammes, les sapeurs-pompiers sur place ont tenu a protéger des réserves d’hydrocarbures présentes sur le site afin d’éviter une explosion. «Il y avait plusieurs ateliers sur le site ainsi qu’un bateau», poursuit l’artisan dont le hangar d’une superficie de 250m2 a été réduit en cendres. «C’est dur mais ne suis pas le pire à plaindre. Certains ont tout perdu».

Au total, cinq ateliers ont été totalement détruits. Autre catastrophe : des bidons d’huile étaient stockés sur place et ont été touchés par l’incendie provoquant le déversement d’huile de moteur dans le lagon de Simpson Bay. «Une véritable solidarité s’est mise en place», raconte Martin. Les employés mais aussi des bénévoles ont travaillé toute la journée afin que la pollution soit endiguée. «Trois entreprises nous ont procuré de matériel afin d’installer un barrage flottant», ajoute-t-il. Le préfet Vincent Berton s’est également rendu sur les lieux de l’incendie. «Il a pris le temps de m’écouter, nous avons pu discuter et il m’a assuré qu’il serait attentif à la suite, qu’il ne fallait pas que j’hésite à le solliciter afin de connaître les potentielles aides que l’Etat pourrait apporter », ajoute l’artisan.

DE NOMBREUSES QUESTIONS DEMEURENT

L’incendie a été circonscrit dimanche à 5h00 du matin. Les sapeurs pompiers sont néanmoins restés sur place afin de surveiller le site. «Le président Louis Mussington et le préfet Vincent Berton tiennent à saluer la réactivité et l’engagement des sapeurs-pompiers de Saint-Martin qui ont lutté une bonne partie de la nuit contre cet incendie d’envergure et évité que le feu ne se propage au reste du chantier» a publié dimanche la Collectivité dans un communiqué.

Concernant le lagon, la Collectivité l’assure : «Une procédure d’évaluation de cette pollution est déclenchée afin d'évaluer le niveau de gravité et de mettre en oeuvre le cas échéant des mesures proportionnées ». Pour Martin et les autres artisans, de nombreuses questions demeurent. «Je suis anxieux, j’ai de nombreuses questions concernant l’avenir», déclare-t-il. «Comment va se passer la suite ? Quelle réponses pour le matériel détruit, pour nos clients? J’ai l’espoir de rebondir mais la situation est difficile», conclut-il. Une enquête sur l’origine de l’incendie est actuellement en cours.

* Dans une volonté d’anonymat, le nom de l’intéressé a été modifié.