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Fondation Veolia : « Nous serons présents tant que 100% des habitations ne seront pas alimentées »

03 novembre 2017

Près de deux mois après le passage dévastateur de l’ouragan Irma, 81% des populations ont retrouvé l’eau potable au robinet. S’il reste encore 19% de foyers non alimentés, force est de constater la prouesse réalisée par les équipes locales, renforcées par les équipes de la Fondation Veolia. Car l’usine de dessalement était complètement hors service. Retour sur une belle aventure humaine.

Le 6 septembre, c’est la rupture totale. Malgré les précautions prises en amont du passage de l’ouragan, dès le 5 septembre, de couper l’alimentation afin de protéger au mieux les réseaux sous-marins, l’usine de dessalement de Galisbay se retrouve complètement hors état de fonctionner. Les techniciens locaux de l’UCDEM tentent très rapidement d’analyser l’étendue des dégâts, et de déterminer laquelle, parmi les trois « mini-usines » présentes sur site pourrait être la moins endommagée. Parallèlement, la compagnie Veolia qui, par contrat de fermage avec la Collectivité, assure la production et de la distribution de l’eau potable sur Saint-Martin, et face à l’étendue de la catastrophe, a une mobilisation maximum pour venir en aide aux sinistrés. Dès le 9 septembre, trois jours après la catastrophe, la Fondation envoie une équipe de volontaires pour venir renforcer les  équipes locales.

Une situation inédite sur un territoire français

« Dans les situations de crise comme celle-ci, les priorités sont données aux secours aux personnes, au déblaiement des maisons et des routes. La question vitale de l’eau arrive immédiatement ensuite », raconte David Poinard, hydrologue expert en réseau d’eau potable et volontaire de la Fondation Veolia. « Et là encore, ce fut une situation inédite sur un territoire français. Pas de ressource en eau douce. La seule source d’eau provient de la mer. Il faut à tout prix trouver une usine mobile de secours  de dessalement », continue-t-il. C’est à Madrid que la Fondation Veolia va la chercher. Dès le 13 septembre, la station de secours qui pèse plus de 24 tonnes de secours est acheminée en Guadeloupe par l’avion militaire Antonov, puis par barge jusqu'à Saint-Martin. Veolia envoie également sur le terrain une équipe d'experts de la Fondation pour réceptionner plus de dix tonnes d'équipement de stockage, de distribution et d'analyse de la qualité de l'eau. Ils sont rejoints par deux autres volontaires  spécialisés en techniques de dessalement pour la mise en service de l'unité mobile de secours.

Dès son installation, la station mobile, capable de produire 600m3 d’eau par jour, a permis de commencer à remplir les réservoirs qui s’étaient complètement vidés. Mais une production très insuffisante pour approvisionner les foyers puisque les besoins quotidiens sur le territoire sont de l’ordre de 6000 m3 soit dix fois plus. Les équipes locales et celles de la fondation Veolia se sont ensuite très vite axées sur la réparation des trois unités de production de l’usine de Galisbay.  Assez rapidement, l’une d’entre elles qui a une capacité de production de 1500 m3 par jour a été réparée. Dès le 20 septembre, soit 14 jours après la catastrophe, des premiers foyers étaient réalimentés. Le 13 octobre, c’est au tour de la deuxième unité de faire ronfler ses moteurs. Quelques jours après, avec la troisième unité redémarrée, c’est toute l’usine qui est remise en service. Dans l’intervalle, pour pallier les manques évidents d’eau, en association avec la Croix Rouge Française, douze fontaines à eau alimentées par camion-citerne depuis l’usine de Galisbay étaient installées en des points stratégiques de l’île.

A la recherche des fuites

Depuis près de deux mois maintenant, ce sont six volontaires permanents qui se relaient sur le terrain. Un gros travail reste à réaliser pour réparer les fuites qui sont sur un réseau devenu vétuste. « Les experts en recherche de fuites sont au travail jour et nuit, et tant que 100% des foyers ne seront pas réalimentés, le travail que nous menons tous ensemble ne prendra pas fin », explique le volontaire de la Fondation David Poinard. Des volontaires qui s’inscrivent dans un mécénat de compétences et qui sont appelés à intervenir pour les catastrophes naturelles ou les conflits armés. David Poinard fait partie des 500 volontaires de Veolia régulièrement appelés pour ces missions. Des volontaires qui sont prêts à vivre dans des conditions de confort très dégradées, et qui travaillent quasiment 24/24, sans tirer quelconque profit. « Ces missions,  d’ordinaire de trois semaines, se sont prolongées me concernant de trois semaines supplémentaires. J’ai pu rencontrer à Saint-Martin des personnes formidables avec de très fortes valeurs de solidarité et de partage.  Ce sont les équipes saint-martinoises qui ont remis les réseaux en route. Nous, Veolia, avons été les petites mains », nous confie-t-il, un brin d’émotion dans la voix.

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