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Service en psychiatrie de l’hôpital : droit de retrait collectif déposé par le personnel ; plan Blanc déclenché par la direction

Par Valérie DAIZEY
07 July 2023

A la suite d’une nouvelle agression commise le 29 juin dernier par un patient sur un personnel soignant, le personnel du service en psychiatrie a déposé dès le lendemain, vendredi 30 juin, un droit de retrait collectif, doublé pour une partie d’entre eux par un arrêt maladie. Le service rendu vacant, la direction a déclenché le plan blanc. 

Jeudi 29 juin dernier, l’équipe soignante du service de psychiatrie a été une nouvelle fois victime d’un passage à l’acte agressif, perpétré par un patient, ayant entraîné des jours d’ITT pour des personnels. Soutenue par les syndicats UTSUGTG et FSAS-CGTG, l’équipe a collectivement déposé un droit de retrait, à compter du vendredi 30 juin, à 14 heures, et les personnels non-soignants ont de surcroit déposé des arrêts de travail. Dans un courrier adressé à la directrice du centre hospitalier Louis Constant Fleming et au préfet délégué de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, les agents hospitaliers de ce service évoquent leur « souffrance psychique et physique » vécue depuis plusieurs années, pour laquelle deux courriers (en janvier 2021 et mars 2022) ont déjà été adressés aux différentes institutions du soin, jusqu’au ministère. Malgré ces alertes et appels à l’aide, l’équipe indique ne pas se sentir toujours en sécurité, et depuis ces courriers, deux autres droits de retrait restés sans suite ont été déposés, des accidents du travail ont été observés suite à des agressions, ainsi que des arrêts répétés. Le personnel soignant évoque également le manque de moyens humains et matériels dédiés au service, parle de maltraitance, tant sur les patients que sur les équipes. Ils indiquent également « un véritable sentiment d’abandon de [notre] direction, malgré l’implication et l’écoute de [notre] cadre de service ». Outre cette souffrance mise à jour, le service de psychiatrie souffre également d’un sous-effectif médical, avec « un psychiatre en poste au lieu de quatre, de passage, sans aucune vision et engagement sur le long terme auprès des patients et des prises en soins ».  

« UNE SITUATION EXCEPTIONNELLE ET INÉDITE » POUR LA DIRECTRICE DE L’HÔPITAL

Contactée par nos soins, la directrice de l’hôpital indiquait avoir dès le vendredi 30 juin au soir, déclenché le plan blanc, « pour faire face à cette situation exceptionnelle et inédite » et des personnels soignants sont arrivés de Guadeloupe dès le samedi matin : « Avec l’appui de l’ARS et de la préfecture, des solutions ont été trouvées pour faire venir du personnel soignant de Guadeloupe dès le samedi matin. Nous profitons de l’occasion pour remercier au premier chef les infirmiers et aide-soignant qui ont répondu présents dès la soirée du vendredi 30 juin, et ceux qui ont accepté de les relayer dans le courant de la semaine, ainsi que les établissements dont ils sont issus. Cette solidarité hospitalière est d’autant remarquable qu’aucun établissement de la région n’échappe à ces difficultés. L’autre préoccupation est bien évidemment la sécurité des soignants du service, qui sont, avec ceux des urgences, trop régulièrement l’objet de violences physiques ». La directrice Lampis rajoutait qu’un groupe de travail avait été sollicité dès mardi dernier « pour accompagner au mieux la soignante victime de cette agression inacceptable, que l’hôpital assure de son entier soutien, ainsi que pour trouver des solutions réalistes et effectives sans délai pour réduire au maximum ces risques. Ces derniers mois, les efforts de l’établissement en ce domaine ont notamment débouché sur l’obtention d’une autorisation d’hôpital de jour, chaînon manquant de l’offre et de la continuité de soin en santé mentale sur le territoire », a poursuivi Marie-Antoinette Lampis.

Pour rappel, chaque établissement de santé est doté d’un dispositif de crise, dénommé plan blanc d’établissement, qui lui permet de mobiliser immédiatement les moyens de toute nature dont il dispose en cas d’afflux de patients, ou pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle. Il peut être déclenché par le directeur ou le responsable de l’établissement, qui en informe sans délai le représentant de l’Etat dans le département, ou à la demande de ce dernier.

A noter que les soignants arrivés en renfort de Guadeloupe sont là à titre provisoire, certainement sur leurs temps de récupération ou bien viennent à manquer dans leurs services respectifs… Les réunions programmées cette semaine ont certainement eu pour objectif de trouver des solutions pérennes pour pallier la vacance au sein du service du CHLCF. 

Valérie DAIZEY

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