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Violences : les jeunes filles ne sont pas en reste

Par Ann Bouard
07 May 2021
Les violences sont le quotidien du tribunal de Saint-Martin. Les faits sont encore plus marquants quand les protagonistes sont des femmes et de surcroît très jeunes. L’une d’elles est arrivée sous escorte sur le banc des prévenus mercredi matin pour avoir agressé une autre jeune femme à l’arme blanche.
 
La veille des faits qui se sont déroulés à Quartier d’Orléans, l’enfant de la victime aurait craché au visage de la jeune fille, sur le banc des prévenus. Cette dernière lui aurait mis une gifle en retour. La mère de l’enfant l’aurait alors menacée et promis « de lui arracher la tête » si elle revenait dans le quartier. Ce que la jeune femme va faire, le 2 mai, pour rendre visite à son copain mais cette fois munie d’un couteau pour se défendre au cas où. Une altercation entre les deux jeunes femmes va dégénérer et la victime recevra plusieurs coups de couteau, ce qui lui vaudra d’être hospitalisée et 21 jours d’interruption temporaire de travail. L’auteure des faits est placée en garde à vue le 4 mai. Elle était présentée en comparution immédiate le lendemain. Comme la loi le lui autorise, assistée de son avocat, elle a demandé un délai pour préparer sa défense. Le tribunal devait donc décider de son maintien en détention ou pas.
 
Une bonne élève qui dérape
 
La jeune fille est âgée de 18 ans, vit chez sa mère et suit sa scolarité au Lycée professionnel de Marigot, avec pour souhait de s’orienter vers une carrière militaire. Bon nombre de professeurs du lycée professionnel étaient présents au tribunal pour lui apporter leur soutien. L’avocat de la jeune fille a d’ailleurs remis au tribunal une attestation du proviseur du lycée indiquant qu’elle figure parmi les élèves ayant le plus de chance cette année de décrocher le baccalauréat. Cependant, si son casier judiciaire est à ce jour vierge, elle a déjà fait l’objet d’un rappel à la loi pour des faits similaires.
Toujours hospitalisée mercredi, la victime, elle, n’était pas présente au tribunal, mais sa mère était là pour suivre les débats.
 
Éviter les représailles
 
Le procureur a indiqué qu’il souhaitait que toutes les précautions soient prises pour éviter les représailles éventuelles. Pour la protéger, la première option serait de la placer en détention provisoire, mais en tenant compte du fait qu’elle soit scolarisée et qu’elle peut être hébergée temporairement dans sa famille et loin de son quartier, il a estimé qu’un contrôle judiciaire serait suffisant. Une proposition approuvée par l’avocat de la jeune fille qui a rappelé que la priorité était également qu’elle puisse passer les prochaines épreuves de ses examens.
Elle a donc été laissée en liberté dans l’attente de son jugement le 2 juin prochain, avec obligation de pointer chaque vendredi à la gendarmerie de Marigot et de poursuivre ses cours au lycée. Hormis ces obligations qui l’obligeront à venir sur la partie française de l’île, elle devra dans l’attente de son jugement, résider dans sa famille en partie hollandaise et n’avoir aucun contact, quel qu’il soit, avec la victime.

 
Ann Bouard

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