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La Villa Pamplemousse des Terres Basses s’invite au procès des époux Balkany

Par Valérie DAIZEY
20 May 2019
A l’issue de la première semaine de procès des époux Balkany pour fraude fiscale tenue la semaine dernière, le procureur du Parquet National Financier a requis 4 années d’emprisonnement avec mandat de dépôt à l’encontre de Monsieur, et 4 années de prison dont deux avec sursis mais sans mandat de dépôt à l’encontre de Madame. Le couple est soupçonné d’avoir dissimulé à hauteur de 13 millions d’euros son patrimoine immobilier, dont la fameuse Villa Pamplemousse située aux Terres Basses

Le 1er procès des époux Balkany s’est tenu toute la semaine dernière. Le couple, bien connu à Saint-Martin pour y avoir séjournée régulièrement depuis les années 1990, d'abord dans la Villa Séréna, puis dans la Villa Pamplemousse toutes deux situées dans le quartier des Terres Basses. C’est quand, en 1995, Patrick Balkany est battu aux élections municipales de Levallois-Perret que les époux décident de prendre le large et de s’installer à Saint-Martin dans leur luxueuse villa des Terres Basses. Ils créent alors la société Régie Productions Caraïbes (RPC), régie publicitaire de la radio locale RCI 2. 
La villa Pamplemousse ainsi que les autres biens immobiliers des Balkany n’ont pas été déclarés au fisc, dissimulant ainsi environ 13 millions de son patrimoine, permettant au célèbre couple d’échapper au paiement de l’impôt sur la fortune (ISF).  Après plusieurs années d’enquêtes et de procédures judiciaires, le premier procès des Balkany s’est ouvert en début de semaine dernière. Ils sont soupçonnés de fraude fiscale à hauteur de 6.7 millions d’euros au titre de l’impôt sur le revenu entre 2009 et 2014, et à hauteur de 4 millions d’euros au titre du non-paiement de l’Impôt sur la Fortune. Le procureur du Parquet National Financier (PNF) a requis 4 ans d’emprisonnement pour Patrick Balkany, avec un mandat de dépôt. Pour l’épouse, Isabelle Balkany, absente à l’audience car toujours hospitalisée suite à sa tentative de suicide, le PNF a requis également 4 années d’emprisonnement dont 2 avec sursis. Il est également requis à l’encontre des deux époux des sanctions d’inéligibilité maximales de 10 ans, et d’interdiction de gestion. Le délibéré de cette première affaire sera rendu le 13 septembre prochain. Un second procès, celui pour blanchiment d’argent et corruption, s’est ouvert hier, lundi 20 mai.

« LA VILLA PAMPLEMOUSSE : UN AGGLOMÉRAT DE BUNGALOWS » !

Le PNF s’interroge d’une part sur l’acquisition de cet important patrimoine immobilier qui comprend entre autres la Villa Pamplemousse aux Terres Basses, à Saint-Martin, une immense villa à Giverny (Eure) et un Riad à Marrakech (Maroc), mais également sur la façon dont ont été financés les travaux de rénovation et d’embellissement de ces luxueux biens. Maire de Levallois-Perret pendant près de 30 ans, entre 1983 et 1995, puis de 2002 à ce jour,  Patrick Balkany aurait soudoyé certaines entreprises de travaux publics à des fins personnelles et aurait attribué des marchés publics contre des avantages également personnels… Concernant la Villa Pamplemousse, celle-ci aurait été acquise dans les années 1990 et rénovée grâce à la vente de la villa Séréna pour 3.5 millions d’euros. Après avoir indiqué dans un premier temps n’être que les locataires de cette luxueuse villa, les époux Balkany ont finalement avoué pendant une garde-à-vue, en être les propriétaires déguisés sous des noms de sociétés offshores. La Villa Pamplemousse a finalement été saisie en 2015 par la justice. Elle serait toujours en vente au prix de 3.6 millions d’euros. 
Fanfaronnant quelque peu durant ce premier procès, Mr Balkany a prétendu que « la Villa Pamplemousse ressemblerait plus à une Villa Mandarine », la décrivant comme « un agglomérat de bungalows en haut d’une colline ». Le procureur lui a toutefois rappelé que « la villa se loue toujours actuellement jusqu’à 21 000 euros la semaine…, c’est cher payé pour un bungalow ! » 
Quoiqu’il en soit, à l’issue des réquisitions du procureur prononçant 4 années d’emprisonnement avec un mandat de dépôt pour ce premier procès, l’ex-maire de Levallois-Perret fanfaronnait beaucoup moins, réalisant qu’il était à une marche de la case prison ! Une histoire qui n’est pas encore terminée puisque le second procès, cette fois celui concernant le blanchiment d’argent et la corruption, vient tout juste de débuter et devrait courir jusqu’au 20 juin prochain. Dans ce second dossier, les époux Balkany risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. 

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Valérie DAIZEY

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