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Deux ans de prison pour le fauteur de trouble du Carnaval

Par Ann Bouard
11 March 2019
Un jeune homme de 19 ans, avait semé la zizanie lors de la parade de mardi gras à Marigot. Une perturbation dont tous se seraient bien passés, car le défilé avait dû être interrompu pendant deux heures. Ce fut la seule fausse note de cette édition 2019. L’auteur des faits comparaissait vendredi devant le tribunal de Saint-Martin.

Deux ans de prison pour avoir provoqué deux bagarres lors du carnaval peut paraître une peine disproportionnée. Mais le prévenu n’en était pas à son coup d’essai. Lors de son interrogatoire, les gendarmes mettent à jour son implication dans deux braquages. Il comparaissait donc sous trois chefs d’inculpations.

AGRESSION AU CARNAVAL

Lors du défilé, VS s’était mis en tête de traverser la rue en passant parmi les groupes. La sécurité lui demande de remonter sur le trottoir, mais il ne l’entend pas ainsi et le premier coup de poing part. La police intervient pour le maintenir à distance. Rancunier, VS suit le groupe. Quelques rues plus loin, il ramasse une bouteille de bière à terre et la lance à la tête d’un homme, tord le pouce d’une femme qui tente de s’interposer et déclenche une nouvelle bagarre avec six carnavaliers. La police y met un terme à coup de gaz lacrymogènes. Les six hommes costumés prennent la fuite, VS est interpellé. L’homme est violent et visiblement sous l’emprise de l’alcool. Lui, dit avoir bu deux bières et fumé un seul joint le matin. Il est placé en garde à vue.

BRAQUAGES À CONCORDIA

C’est lors de sa garde à vue que les gendarmes font le rapprochement avec l’homme cagoulé et armé d’une machette qui a braqué une supérette chinoise en novembre dernier. Un mois plus tard, à la fermeture d’une autre supérette de Concordia, le commerçant remarque un individu masqué. Il s’empresse de fermer la porte de son établissement. L’individu casse la vitre avec sa machette avant de prendre la fuite. Un témoin le suit à distance et rapporte les faits aux gendarmes qui retrouveront les vêtements de l’agresseur dans une poubelle. Un rapprochement est alors fait avec la précédente affaire. L’ADN de VS est retrouvé sur les gants et la ceinture. Lors de son interrogatoire mercredi, VS reconnait les faits. Il justifie ces braquages par son besoin d’argent pour acheter à manger, personne ne subvenant à ses besoins.

UNE SENTENCE MORALISATRICE

En effet, VS semble être livré à lui-même depuis le plus jeune âge. Orphelin de mère à douze ans, il est confié à son père, qui depuis a refait sa vie en Haïti. Il a pour seule famille un frère de 29 ans, mais qui mène sa propre vie. Sans diplôme ni formation, il veut s’en sortir mais reconnait ne pas y arriver et « faire des conneries ».  Le rapport du psychiatre, établi lors de la garde à vue, fait état d’un jeune homme violent avec un léger déficit intellectuel qui aurait besoin d’un suivi pour maîtriser ses accès de violence.
Le procureur requiert quatre ans de prison avec maintien en détention, révocation du sursis de mise à l’épreuve de trois mois et deux contraventions. Mais comme l’indique l’avocate du prévenu, ce ne sont pas les deux bagarres qui l’ont conduit en comparution immédiate, c’est le groupage de l’ensemble des faits qui lui sont reprochés. Il est en état de récidive.
Le tribunal le déclare coupable de l’ensemble des faits et reçoit les requêtes des parties civiles : le règlement de 1500 € et de 500 € pour préjudice moral pour la femme à qui il a tordu le pouce et 500 € pour préjudice moral pour l’homme agressé à coup de bouteille de bière. Il est condamné à deux ans d’emprisonnement et sera déféré le jour même à la prison de Basse Terre.
Le juge a indiqué que, par cette décision, la justice souhaite qu’il puisse profiter de toutes les possibilités offertes pendant sa détention, comme la formation, ce qui peut dans son cas être une chance de s’insérer dans la société.

Ann Bouard

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