Skip to main content

Situation tendue au lycée Robert Weinum

Par Ann Bouard
06 October 2020
A l’initiative d’un collectif de parents « sans étiquette », parents et élèves du lycée Robert Weinum ont manifesté leur mécontentement quant aux conditions d’enseignements au sein de l’établissement de la Cité Scolaire hier matin. Munis de pancartes énonçant leurs principaux sujets de mécontentement, ils se sont postés en bord de route pour alerter la population sur leurs difficultés. 150 manifestants étaient au rendez-vous selon les forces de l’ordre.
 
Ala sortie du confinement, et face aux décrochages d’un grand nombre d’élèves, ces parents d’élèves exprimaient leurs inquiétudes quant aux modalités de cette rentrée dès le mois de mai, auprès du lycée et du rectorat. Ils indiquaient alors leurs préoccupations et le besoin impérieux de soutenir les élèves tant psychologiquement qu’en termes d’orientations.
Un mois après une rentrée qui se voulait normale, force est de constater que la normalité n’est toujours pas de mise selon les parents d’élèves et que leurs questions sont restées, à priori, sans réponse. Si la colère gronde chez une partie des parents, ils étaient une douzaine mobilisés hier, les lycéens eux s’estiment lésés et réclament que leurs revendications soient prises en compte.
 
Emplois du temps : jongler avec les cases
 
Deux heures par-ci, une heure par-là, les emplois du temps des secondes, premières et terminales sont un véritable gruyère. D’autant, comme c’était le cas en ce lundi matin, que le cours de 7h à 9h est annulé faute de professeur et que les élèves n’en sont informés qu’une fois sur place.
Cependant, les emplois du temps ont été une nouvelle fois revus vendredi dernier afin de tenir compte de ces difficultés tout comme de l’enseignement des spécialités, nombreuses au lycée, ce qui est là une chance pour les élèves. Mais il est vrai, que la multiplication de celles-ci réclame plus de salles et plus de professeurs. Le nombre de salles est limité et les salles supplémentaires, les fameuses classes modulaires promises par la Collectivité, sont pour le moment en stand-by. Le projet reçu suite à l’appel d’offre ne garantissait pas les normes de sécurité requises. Cependant, le Collège Soualiga qui a vu cette année ses effectifs diminuer met des salles de classes à disposition du lycée.
Pour améliorer les emplois du temps, la direction du lycée a opté pour une pause déjeuner de 45 minutes, ce qui constitue là aussi un point épineux. Trois quart d’heure pour sortir d’une salle, déjeuner à la cantine et être à nouveau en cours est impossible selon les élèves puisque l’attente à la cantine est de … 30 à 45 minutes. Mais il est à noter que cette situation ne se produit que sur une ou deux journées de la semaine seulement, pour certains élèves et en rotation. La seule alternative proposée aux pauses déjeuner de 45 minutes serait d’instaurer des cours le samedi matin … une option que les parents d’élèves jugent inacceptable.
 
Professeurs absents : un problème récurrent
 
… mais pas spécifique à Saint-Martin. L’absentéisme dans l’éducation nationale, on le sait est un vrai problème. Saint-Martin, au même titre que la métropole, n’échappe pas à la règle avec une difficulté supplémentaire due à l’insularité, trouver des enseignants au pied levé pour les remplacements. A la veille de la rentrée tous les postes étaient pourvus y compris dans les neuf enseignements de spécialités. A ce jour, selon le rectorat, deux professeurs manqueraient à l’appel. Ces postes devraient être assurés par des contractuels … qu’il faut trouver, selon les horaires requis, mais les candidats ne se bousculent pas. Comme le reconnait Michel Sanz, que nous avons contacté pour faire le point sur la situation, celle-ci n’est pas idéale, mais la mission de dispenser tous les cours et d’accueillir tous les élèves a bien été assurée … et les difficultés sont levées au fur et à mesure. Il tient par ailleurs au jour le jour la rectrice de l’Académie au fait de la situation.
La création du nouveau collège devrait être la solution d’ici deux ans. Car rappelons-le, la Cité Scolaire accueille depuis Irma le collège Soualiga, et cela n’était évidemment pas prévu ! Les élèves actuellement scolarisés en font effectivement les frais … les prochaines générations devraient être mieux loties.
De son côté, le collectif des parents sans étiquette sans réponses sur les problématiques énoncées, entend poursuivre ses actions sous d’autres formes pour obtenir gain de cause … sans préciser cependant sous quelles formes elles se matérialiseront. 
Ann Bouard

By continuing your visit to this site, you accept the use cookies to make statistics of visits.