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Contrôles à la frontière : Lundi, entre 20 et 30 enfants empêchés de se rendre à l’école

Par Valérie DAIZEY
08 September 2020
Hier, lundi 7 septembre, après une première semaine de rentrée échelonnée des élèves, la rentrée scolaire entrait dans le vif du sujet. Et les contrôles à la frontière également. Plus de vingt élèves ont dû faire demi-tour.
 
Les gendarmes étaient en renfort pour cette journée qui devait s’avérer chargée. Huit militaires étaient en poste ainsi que leur commandant, Stephan Basso.
Le mot d’ordre était clair : ne pas laisser passer les personnes non autorisées, dont les élèves qui devaient pourtant rejoindre leurs établissements scolaires respectifs. Plus d’une vingtaine d’enfants français, leurs pièces d’identité l’attestant, scolarisés dans des établissements scolaires français, se sont vus refuser le passage du check-point placé sur la route de Bellevue.
 
La frontière de l’incompréhension !
 
Vers 7 heures hier matin, des citoyens actifs dans la vie locale étaient présents pour constater ces refus opposés par les forces de l’ordre aux élèves provenant de la partie hollandaise. Parmi eux, Victor Paines et Aline Choisy. Cette dernière était invitée courant de la semaine sur les ondes radio pour manifester sa colère et son incompréhension face à cette situation : « Ce sont des enfants français, dont certains ont la double nationalité. Les raisons pour lesquelles ils résident en partie hollandaise peuvent être multiples : problème de logement après Irma, parents séparés qui habitent de part et d’autre de la frontière, enfants résidant en partie hollandaise et scolarisés en partie française dans des établissement publics, etc.»
 
Des enfants français dont les parents travaillent et paient leurs impôts en partie française
 
Comment en est-on aujourd’hui arrivé à devoir se justifier sur le choix de sa résidence, en partie française ou hollandaise ? De tout temps, un citoyen de Saint-Martin a pu de manière indifférente choisir de résider à un endroit ou un autre, en toute légalité et normalité. Pour certains de ces enfants qui sont refoulés au point de contrôle de Bellevue et ne peuvent pas se rendre à l’école, leurs parents travaillent en partie française et paient leurs impôts de ce côté-là de la frontière. De quel droit peut-on leur refuser cet accès à leur établissement scolaire en France ?
 
La patience de la population aura-t-elle ses limites ?
 
Il va falloir rapidement que les autorités compétentes se penchent sérieusement sur le problème qui devient chaque jour de plus en plus prégnant, et pour lequel la population saint-martinoise se montre très patiente… Que reste-t-il de cette frontière qui a toujours été dématérialisée et dont le principe est précurseur de la construction de l’Union Européenne, avec en premier chef la libre circulation des biens et des personnes entre les deux Etats ?
Pour autant, si à ce jour, les contestataires montent en nombre sur les réseaux sociaux et que le ton devient chaque jour plus virulent, force est de constater que cela s’arrête à ce stade, la population à manifester physiquement sa colère dans la rue reste marginale, confortant la représentation locale dans sa décision prise, sous couvert de santé publique.
 
Valérie DAIZEY

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