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Deux visages à flanc de morne… aménagement en cours d’un parc public de sculptures

Par Valérie DAIZEY
01 September 2023

Jouxtant le parc Emilio Wilson et le Rainforest Adventures, à Philipsburg, un parc public s’étendant sur plusieurs hectares est en cours d’aménagement. Un projet de parc original que l’on doit aux propriétaires des lieux, Henri Brookson et sa femme Agnes, où seront installées une quinzaine de sculptures, dont deux visages de personnages emblématiques de l’île à flanc de morne, toutes ayant un lien avec l’histoire et la culture de l’île.  

Deux visages de personnages emblématiques de l’île de Saint-Martin ornent déjà le morne qui jouxte la zipline du Rainforest Adventures, à Philipsburg. A l’instar de la sculpture gigantesque construite dans la roche du Mont Rushmore dans l’Etat du Dakota du Sud, représentant le visage de quatre présidents américains qui ont marqué l’histoire des Etats-Unis, les visages de One Tete Lohkay et celui d’Emilio Wilson ont été érigées-là. Ils sont visibles depuis la route LB Scott Road et semblent désormais veiller sur la vallée. Des oeuvres réalisées en bronze et fibre de verre par le sculpteur Mike Maghiro, auteur de nombreuses autres sculptures en métal qui ornent déjà différents lieux du sud de l’île.

ONE TETE LOHKAY ET EMILIO WILSON : DEUX VISAGES, DEUX SYMBOLES

Avant l’abolition de l’esclavage à Sint Maarten, survenu en 1863, Lohkay, une jeune femme esclave a tenté de s’échapper à maintes reprises de la plantation, en fuyant par la montagne et en tentant de rejoindre la partie française où l’esclavage avait été aboli depuis 1848. Des tentatives de fuites pour lesquelles elle a subi un terrible châtiment : l’amputation d’un sein. Ce qui lui valut son surnom, One Tete Lohkay. Par son courage et sa farouche détermination à recouvrer la liberté, elle est aujourd’hui devenue une figure emblématique de la lutte pour la Liberté et les droits de l’Homme à Sint Maarten.

Quant à Emilio Wilson, fervent défenseur de la culture locale, de son patrimoine et de ses traditions mais aussi de son environnement naturel, il était parvenu, en 1954 à acheter pour 25 000 Florins le domaine d’une quarantaine d’hectares des mains de la famille Romondt-Rodenhuis, devenant l’un des premiers hommes Noirs à devenir propriétaire d’une plantation. Emilio Wilson n’a eu de cesse durant toute sa vie de vouloir préserver son domaine intact, refusant toute construction ni même de destruction des ruines encore debout. En 2001, un an avant qu’il ne décède à l’âge de 90 ans, alors spectateur du développement urbain intensif qui était en train de ronger la nature de l’île, il signait un bail emphy-téotique accordant à la Fondation historique et culturelle Emilio Wilson le droit de développer la partie de sa propriété appelée « la cour du Docteur » en un lieu historique, culturel, éducatif et parc récréatif. L’homme, profondément généreux a eu plus de 80 filleuls et a élevé 10 enfants dont aucun n’était de lui. Deux personnages auxquels Henri Brookson, dont le père était le cousin d’Emilio Wilson, a souhaité rendre hommage en érigeant sur le morne leurs deux visages. Respectant les volontés de son aïeul, Henri Brookson procède à la construction de ce parc ré-créatif qui sera prochainement officiellement ouvert à tous, com-posé de multiples plantes et d’une quinzaine de sculptures en métal. A terme, une piscine et une zone de restauration devraient venir compléter l’offre de loisirs et de détente. One Love, One Island, One people ! 

Valérie DAIZEY

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