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Un accusé condamné à 18 mois de prison ferme pour pillage…

Par La rédaction
22 May 2025

Ce mercredi 21 mai, un accusé irrévérencieux envers la cour correctionnelle du tribunal de Saint-Martin, est jugé depuis le centre pénitentiaire de Guadeloupe pour des faits de pillage, destruction de biens en bande organisée à Sandy Ground visant les magasins Cadisco, SXM Motor Services et Island Water World.

La présidente rappelle les faits à l’accusé qui ne cesse de lui couper la parole se livrant à un soliloque : « je n’ai rien fait, vous mentez sur moi ». Dans la nuit du 11 au 12 juillet 2023, dans le cadre des violences urbaines impliquant une action des motards de la gendarmerie qui poursuivaient un scooter (opération montrée négativement sur les réseaux sociaux !), l’accusé aurait dégradé du matériel et pillé plusieurs magasins dont le magasin d’alimentation Cadisco et SXM Motors. Il aurait forcé, avec une vingtaine d’individus, le portail de Cadisco, le coffre-fort, avant d’arracher les caméras de surveillance « tout en faisant son marché ».

Étrange défense

L’accusé coupe la présidente de façon très cavalière : « arrête ça, yo yo… le magasin était déjà cassé, je me suis juste servi ». Il explique alors que c’est son cousin qui l’aurait incité à passer à l’action, profitant comme tout le monde de l’occasion. Il met un point d’honneur à affirmer qu’il n’a rien cassé ! Puis comme il se met à rire, la vice-procureure de la République l’interrompt avec une certaine véhémence : « vous n’avez rien cassé alors comment expliquez-vous la trace de votre ADN sur la caméra de surveillance arrachée au magasin Cadisco ? Est-ce que vous réalisez la peine encourue ? ».
Concernant le profil de l’accusé, il vivait chez sa grand-mère, effectuant de petits boulots dans le secteur du nettoyage. Il est incarcéré depuis le 2 août 2024 au centre pénitentiaire de Basse Terre. Son casier judicaires fait été de deux condamnations, en 2016 et 2023 pour des faits de violence.
Le gérant du Cadisco de Sandy Ground exprime son impuissance quand il voit sur les images, un camion bélier transportant une vingtaine d’individus à son bord, forçant son magasin, arrachant les caméras de surveillance, cassant le matériel informatique pour tenter de s’emparer du fonds de caisse et voler tranquillement les marchandises. Le gérant a également fait une demande d’évaluation du préjudice à la préfecture.

« I don’t fucking care, I am sick of that ».

Au moment où le ministère public entame ses réquisitions, l’accusé vocifère en anglais « I don’t fucking care, I am sick of that ». La vice-procureur est choquée par ces propos outranciers: « je ne m’attendais pas à autant de vivacité de votre part. Ce n’est pas un hasard si vous vous retrouvez là. C’est l’enquête qui a montré votre présence Monsieur avec cette bande qui a pillé trois entreprises. Vous vous trouviez effectivement dans l’opération de la deuxième vague mais c’est bien votre ADN sur les caméras de surveillance arrachées, votre photo avec votre tenue identifiable, votre aveu et tout cela est confirmé par un témoin de la scène. Se servir des violences urbaines pour piller en bande n’est pas acceptable et votre surexcitation ne joue pas en votre faveur avec les mentions portées à votre casier judiciaire ».
Devant l’absence de remise en question de l’accusé et du risque de récidive, le parquet a requis, une peine de prison de 18 mois. Une réquisition suivie par la Cour qui a condamné l’homme à 18 mois de prison ferme pour « protéger la société et prévenir la récidive dans le cadre des violences urbaines », et à une indemnisation de 30 000 € pour deux des établissements, le 3e ne s'étant pas porté partie civile.

La rédaction