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Hôpital : dialogue renoué et nouvelles offres de soins

Par Ann Bouard
16 février 2024

Depuis sa prise de fonction en juillet dernier, Anne Calais, directrice par intérim en l’absence de Mme Lampis s’est fixé pour objectif de tout mettre en oeuvre pour apaiser les tensions et renouer le dialogue avec les personnels du Centre Hospitalier Louis Constant Fleming. Au-delà, ce sont également des avancées en matière de soins qui sont en cours.

Selon les propos même de médecins : « on observe un apaisement très net des tensions sociales au sein de l'établissement. Cette amélioration est due à un dialogue social constructif entre les différentes parties prenantes ; la direction ayant pris des engagements pour améliorer les conditions de travail du personnel, notamment en matière de rémunération et de formation ». Une campagne « qualité de vie au travail » va par ailleurs être prochainement lancée par la directrice des ressources humaines.

Du côté des patients, ce sont de nouvelles offres, avec notamment un rapprochement avec des médecins du privé et l’arrivée de nouveaux services et équipements, qui devraient apporter un plus dans leur prise en charge.

CARDIOLOGIE : UN SERVICE PLUS PERFORMANT

Le docteur Yves Journo endosse désormais la double casquette de cardiologue privé et de praticien hospitalier. Sa localisation à l’hôpital permet de gérer les différentes urgences ainsi que tous les problèmes cardiologiques qui se présentent au sein des différents services. Les patients admis pour un problème cardiaque aux urgences sont reçus, dans leur majorité, quasiment sans délai par le cardiologue. Peu de structures hospitalières polyvalentes en France peuvent se vanter d'avoir un tel fonctionnement et une palette de soins aussi complète. La direction a l'intention d'étendre cette collaboration avec le secteur privé pour d'autres spécialités médicales.

Dans cette optique, un projet d’ouverture d’une filière concernant les accidents vasculaires cérébraux est en cours. L'objectif est de réduire le nombre d'AVC, véritable fléau sur l'île. Cette filière, soutenue par l’ARS, comprendra un secteur de prévention, de soins et de suivi, notamment en ce qui concerne l'observance du traitement. La lutte contre l'AVC va de pair avec la lutte contre le diabète et l'hypertension artérielle. Cette dernière, maladie insidieuse, peut entrainer des troubles cardiaques ou de démence, quand elle n’est pas dépistée. A Saint-Martin, un patient sur deux n’est pas traité, et le traitement à vie est bien souvent, c’est culturel, perçu comme une punition voir une honte. Ces efforts pour améliorer les soins en cardiologie seront également menés à Saint-Barthélemy, cette fois avec le soutien financier du Crédit Agricole.

Du matériel de pointe assisté de l’intelligence artificielle est attendu dans les jours à venir pour équiper le service de cardiologie dont un échographe, un holter cardiaque (activité électrique du coeur) et un holter tensionnel (mesure ambulatoire de la pression artérielle).

DE NOUVELLES OFFRES DE SOINS IMMINENTES

Dans le même registre, le Docteur Vassel a décidé de poursuivre son activité jusqu’en septembre, date à laquelle arrivera son homologue gastroentérologue, le Docteur Epérier. L’objectif est de ne pas interrompre l’offre de soins et d’éviter les déplacements en Guadeloupe pour une simple coloscopie.

D’ici l’été prochain, ce sont deux hôpitaux de jour en psychiatrie, l’un pour les enfants et l’autre pour les adultes, qui vont ouvrir, permettant pour de nombreux cas de trouver une alternative à l’hospitalisation. L’ARS ayant donné son feu vert pour la création de postes, le recrutement est en cours tout comme la finalisation de recherche de locaux.

Autre projet en cours de finalisation, l’installation d’un scanner à l’hôpital par le Centre d’Imagerie des Iles du Nord avec son personnel ad hoc, afin d’éviter le transport des patients jusque dans les locaux du CIMA. Là encore, c’est la rapidité de prise en charge des patients qui est visée.

UNE RESTRUCTURATION À PLUS LONG TERME

A l’horizon 2025, un nouveau bâtiment pour l’accueil, le service des admissions et de prises en charge est prévu. Il accueillera également les consultations et un hôpital de jour pour certaines pathologies (bilans, chimios, etc.) ce qui devrait permettre d’étendre les prises en charge, le nombre de lits en ambulatoire étant actuellement restreint avec un service ouvert uniquement deux jours par semaine.

En effet, après deux ans et demi d’exercice, le service oncologie constate malheureusement que la demande n’est pas satisfaite. L’offre de soins complémentaire était donc nécessaire. Pour ce qui est des bâtiments existants, les prochains travaux concerneront le service des urgences. Epargné par Irma, il était le seul à ne pas avoir été refait.

Mais la réflexion est poussée plus loin et un schéma directeur immobiliser, financé par l’ARS, va permettre d’établir un bilan quantitatif et qualitatif de tous les bâtiments existants et de leur état général. L’objectif est de pouvoir comparer cet existant avec le projet médical à long terme, via un projet architectural et des travaux sur les dix années à venir. Une anticipation nécessaire pour les médecins qui pourront visualiser les projets et ce que pourrait être l’établissement dans les années qui viennent notamment avec l’adjonction de nouvelles activités.

La direction de l'HCLF s'est engagée à poursuivre ses efforts pour améliorer la qualité des soins et des services offerts à la population de Saint- Martin. Les améliorations significatives apportées sont de bon augure pour l'avenir de l'établissement. La population de Saint-Martin devrait donc désormais pouvoir compter sur un hôpital public performant et de qualité.

Ann Bouard

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