Une garde partagée qui finit en garde à vue

Le 12 mai dernier, les gendarmes sont appelés à intervenir dans un cabinet médical ; un homme a roué de coup son ex-compagne devant leur fille de deux ans. La scène est très violente aux dires des nombreux témoins sur place, dont le personnel médical. Après coup, l’homme, très énervé, repart en jetant littéralement la fillette dans la voiture.
En couple de février 2022 à juillet 2023, ils ont une fille dont ils se partagent la garde, mais ils n’envisagent pas son éduction de la même manière et chaque décision est sujet à dispute. Ce jour-là le père emmène son enfant chez la pédiatre car il soupçonne la mère de lui infliger de mauvais traitements. Elle est présente pour lui donner le carnet de santé et récupérer sa fille pour la mener à l’école. Une joute verbale débute dans la salle d’attente. Le père, voyant que cela dégénère entre dans le cabinet de la pédiatre, alors en pleine consultation, pour solliciter un nouveau rendez-vous. Ils se bousculent mutuellement pour récupérer le carnet de santé, elle finit à terre, il la roue de coups. Il repart avec la fillette, en la projetant dans la voiture où elle se cogne contre la vitre. Il se rend à la gendarmerie pour porter plainte, mais c’est en garde à vue qu’il finit.
La mère a déjà déposé plainte cinq fois, mais classées sans suite. Le père lui a fait appel au JAF reprochant à la mère de ne pas scolariser l’enfant. En 2023 l’homme a suivi un stage contre les violences, qui visiblement n’a servi à rien, car l’homme ne se remet pas en question et s’estime dans son bon droit, indique la vice-procureur dans ses réquisitions.
Ils sont chacun parents de trois enfants, de trois pères différents pour la femme, de deux mères différentes pour l’homme. À la barre, le couple reconnait être dans l’incapacité de communiquer.
Un nouveau dossier dramatique de violences, pour lequel le tribunal a reconnu le prévenu coupable, des deux délits, envers la femme et envers l’enfant. L’homme écope d’une peine de 2 ans de prison, dont 1 an avec sursis probatoire, mais sans mandat de dépôt. Il effectuera donc sa peine sous bracelet électronique, avec interdiction d’entrer en contact avec son ex-compagne. Il devra s’acquitter de 400 € pour préjudice moral et payer 800 € à France Victime représentant ad hoc de la fillette.
