Comme toutes statistiques, ces chiffres doivent être pris avec précaution en tenant compte de la taille du territoire, de la population et des moyennes nationales.

VIOLENCES INTRA FAMILIALES ET SEXUELLES : UNE HAUSSE PRÉOCCUPANTE

1043 atteintes sur les personnes ont été enregistrées en 2023, soit une hausse de 14,5% par rapport à l’année précédente (911 faits). Ce chiffre regroupe tout à la fois les violences physiques crapuleuses (117), stables, les menaces et chantages (224), en baisse, les violences physiques non crapuleuses (639) et les violences sexuelles (63). Ce sont ces deux dernières qui expliquent la hausse. Un sujet de préoccupation majeur sur Saint-Martin, mais aussi sur Saint-Barthélemy qui connaît le même phénomène a indiqué le Préfet, et qui nécessite une réponse de la part des pouvoirs publics.

Cette hausse est cependant à modérer selon le vice-procureur, car les dispositifs mis en place contribuent à ce que la parole se libère, à ce que les victimes soient mieux identifiées. La volonté du parquet sur ce point est d’apporter une réponse pénale la plus rapide possible, pour prévenir la réitération et protéger la victime, d’où de nombreuses comparutions immédiates dans de ce type de délit. Un chiffre qui interpelle malgré tout le Docteur Petit qui a indiqué que la Collectivité va poursuivre ses efforts notamment en matière de social afin d’améliorer ces chiffres. La prochaine ouverture de la Maison des Femmes devrait y contribuer, tout comme l’installation des brigades, de police ou de gendarmerie, dans les quartiers, qui ont un rôle essentiel dans la libération de la parole.

UNE BRIGADE NUMÉRIQUE : ACCESSIBLE MÊME AUX PLUS JEUNES

Souvent dans le cadre des violences intra-familiales les enfants sont témoins. Difficile pour eux de pousser la porte de la gendarmerie. Il existe une brigade numérique, accessible 24h/24 et 7j/7 (https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/contact/echanger-avec-un-gendarme). Cet outil développé par la gendarmerie permet en toute discrétion de signaler des faits, quels qu’ils soient. Ce chat en direct n’est pas virtuel, ce sont de vrais gendarmes, spécialement formés, qui se relaient pour répondre.

LÉGÈRE DIMINUTION DES ATTEINTES AUX BIENS

La baisse est sensible, -4,4%, même si dans le détail on note des fluctuations à la hausse. Globalement ce sont 1307 faits enregistrés en 2023 (1367 en 2022). Dans le détail, les vols sans violences (1072) baissent de 6,8% et les vols avec violence restent stables (108 en 2022, 109 en 2023). Dans les vols sans violence, les vols de voitures ou de pièces connaissent une chute significative, -17,7% alors que les vols d’opportunité, eux connaissent une hausse de 15,4%. Les cambriolages sont passés de 120 en 2022 à 133 en 2023.

La baisse globale, elle, résulte d’une bonne coopération avec la partie néerlandaise, notamment sur les vols de véhicules, et d’enquêtes de fond qui ont permis de démanteler des réseaux de receleurs. Les chiffres font également état d’une baisse des vols avec armes (-16,7%). Les taux d’interpellation et surtout de résolution des affaires (48%) expliquent cette baisse. Là encore des enquêtes, parfois sur plus d’un an, qui aboutissent à une réponse pénale y ont contribué. Le dernier interpellé en date, auteur de plus d’une vingtaine de vols dans des magasins de proximité, a écopé de 9 ans de prison !

Une fermeté du parquet qui s’applique également sur les infractions à la législation des stupéfiants (146 faits en 2023 contre 127 en 2022). Les événements sur le territoire font d’ailleurs l’objet de contrôles plus importants, comme le dernier en date, le SXM Festival, où les saisies de cocaïne ont été conséquentes. C’est, pour la gendarmerie, la garantie que les événements en question se déroulent sans heurts.

SÉCURITÉ ROUTIÈRE : LA ROUTE COMME VECTEUR D’ENTRÉE DE LA DÉLINQUANCE

S’il est un bilan mauvais, c’est bien celui de la sécurité routière, a souligné le Préfet avec sept personnes tuées et 34 blessées en 2023. Quatre des personnes tuées ont été testées positives à l’alcool et/ou aux stupéfiants. C’est un sujet majeur d’incivilité pour Vincent Berton qui note que la route est souvent le vecteur d’entrée dans la délinquance pour les plus jeunes. Changer les comportements est un travail de longue haleine qui doit être mené à la fois par la Collectivité, l’Éducation Nationale, les services de l’État mais aussi par tous ceux qui représentent une autorité. Le Conseil « droits et devoirs des familles » qui va être mis en place par la Collectivité, et où les parents seront convoqués, ira dans ce sens.

«La situation n’est pas hors de maîtrise», a indiqué le Préfet mais il ne faut pas fermer les yeux et chacun doit prendre sa place. La répression ne suffira pas à changer les comportements.