Le Caribbean Shidokan fait briller Saint-Martin
À Saint-Martin, les arts martiaux ne sont pas qu’un divertissement venu des mangas : ils sont une culture vivante. Et le Caribbean Shidokan, présent depuis les années 80, en est le porte-étendard. Sous la houlette de Rodolphe Arnal, président et ceinture noire, il incarne une pratique exigeante, porteuse de valeurs fortes.
Une discipline ancrée dans l’histoire
Après la Seconde Guerre mondiale, les arts martiaux se popularisent en Occident, avant d’être propulsés par les mangas et les films. Mais derrière les clichés de pratiques violentes, ils véhiculent des principes profonds : respect, maîtrise de soi, discipline. C’est cette philosophie que promeut le Caribbean Shidokan Club, à travers un karaté hybride : le Shidokan.
Le club voit le jour au début des années 80, fondé par Monsieur Pujol autour du kyokushinkaï, un karaté full-contact réputé pour sa rigueur. Dans les années 90, sous l’impulsion de Yoshiji Soeno — figure japonaise emblématique et fondateur de la pratique du shidokan — le club adopte le shidokan, un style novateur mêlant plusieurs disciplines.
Rodolphe Arnal le décrit comme un karaté mixte en trois volets : un tiers de kyokushinkaï (frappes à mains nues, projections de judo et techniques de grappling), un tiers de boxe thaïlandaise et un tiers de combat libre, proche du MMA (Arts Martiaux Mixtes).
Une école de vie et de compétition
Entré au club en 1999, Rodolphe Arnal gravit tous les échelons. De simple élève à président en 2017, en passant par la ceinture noire obtenue au Japon en 2004, il incarne une passion transmise avec rigueur et bienveillance. Grâce à lui et au travail des sept professeurs, le club compte aujourd’hui 165 adhérents, dès l’âge de 4 ans.
Soutenu par la collectivité territoriale et la Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (DRAJES), le club fonctionne sans infrastructure publique, dans un dojo privé. Il y cultive un esprit familial, tout en visant l’excellence. Des interclubs internes permettent de détecter les talents, qui brillent ensuite sur de grandes compétitions.
En 2023 et 2024, les représentants saint-martinois ont participé à la Coupe de France de Shidokan à Nice. Résultat ? En 2023, deux médailles d’or remportées avec brio, un exploit renouvelé l’année suivante avec une nouvelle sélection : deux autres médailles d’or et une médaille de bronze.
Une dynamique qui s’intensifie avec la création et la tenue en 2024 et 2025 de la Fight Night : un gala international sur la plage, réunissant des combattants locaux et internationaux venus des États-Unis, Brésil, Costa Rica, Argentine.... Ambiance survoltée, ring sur sable et expérience grandeur nature pour les jeunes talents locaux.
Le 22 mars 2025, quatre combattants se sont envolés pour la Coupe d’Europe : deux titres en or remportés, plus une médaille d’argent et une de bronze. À peine remis de leur exploit, ils s’illustraient de nouveau début avril à la Coupe de France avec trois médailles d’or et une d’argent. Un palmarès impressionnant pour un club insulaire.
Direction le Japon
Le prochain grand défi ? Le 45e championnat international de Shidokan à Itō au Japon, en novembre 2025. Le club espère y envoyer un ou deux combattants. « C’est ambitieux, mais réalisable si nous avons les moyens. Les déplacements depuis Saint-Martin sont très coûteux », confie le président.
Le Caribbean Shidokan incarne avec brio les valeurs de cette discipline, ouverte aussi bien aux débutants qu’aux pratiquants expérimentés. Le club ouvre grand ses portes aux nouveaux adhérents. Pour rester informé de ses actualités et événements, rendez-vous sur sa page Facebook : www.facebook.com/p/Caribbean-Shidokan-St-Martin
