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Institut territorial de la statistique et des études économiques de Saint-Martin : ce que disent les chiffres

Institut territorial de la statistique et des études économiques de Saint-Martin : ce que disent les chiffres

09 February 2024

Créé en mars 2023 et officiellement mis en place le 2 juin dernier, l’Institut Territorial de la Statistique et des Études Économiques de Saint-Martin (ITSEE) présentait une première synthèse de ses travaux lors d’une conférence de presse mercredi.

Jusqu’en 2007, SaintMartin était une commune de la Guadeloupe et l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) réalisait ses statistiques et ses études en englobant le territoire dans les autres communes de ce département. Depuis, l’INSEE n’intervenant pas à SaintMartin, plus aucune donnée chiffrée n’était réellement disponible. Depuis six mois, l’ITSEE procéde à l’analyse des données de l’INSE afin de suivre les tendances et évolutions du territoire. Mercredi dernier, le Président de l’ITSEE, Alain Richardson, son directeur Philippe Winnicki et ses équipes divulguaient les premières données basées sur le recensement de la population, toujours opéré par l’INSEE, prérogative de l’État dans le cadre de sa mission de service public. Tout le travail de l’ITSEE consiste désormais à recouper et à analyser ces informations utiles aux décisions politiques en faveur de SaintMartin.

DIMINUTION DU NOMBRE D’HABITANTS ET VIEILLISSEMENT : LE PROCESSUS EST ENCLANCHÉ

A Saint-Martin, chaque année, de mijanvier à fin février, le recensement s’opère sur 8% des personnes vivant en logement ordinaire. Il faut donc cinq année d’enquête pour établir le nombre d’habitants. La population décroit depuis plusieurs années et était estimée en 2021 à 31477 habitants, soit 15% de moins qu’il y a onze ans (5502 personnes). Une courbe décroissante qui s’explique par la diminution progressive des naissances (763 en 2014, 549 en 2021), une augmentation des décès due à la crise sanitaire, mais également par un solde migratoire négatif. SaintMartin n’est plus une terre d’immigration. Si la population saintmartinoise demeure plutôt jeune, avec un âge moyen de 35 ans, le vieillissement de la population s’opère peu à peu. L’âge moyen de 33 ans il y a encore dix ans est désormais de 35 ans. En 2020, 36% des habitants avaient entre 0 et 24 ans (39% en 2014), 42% sont âgés de 25 à 54 ans (44% en 2014), et 22 ont plus de 55 ans (17% en 2014).

UN NIVEAU D’ÉDUCATION EN DEÇÀ DES MOYENNES

Moins d’inactifs (14290 en 2020 contre 16398 en 2014), plus de retraités (2440 en 2020 contre 2392 en 2024) et des métiers stables comme les ouvriers (5567) ou les cadres et professions libérales (3596) et une légère diminution chez les artisans et agriculteurs… globalement la répartition par catégories socioprofessionnelles ne change pas entre 2014 et 2020. Ce qui est plus préoccupant en revanche est le niveau d’instruction des habitants avec une évolution qui ne va pas dans le bon sens. A SaintMartin, le nombre de détenteur d’un diplôme de l’enseignement supérieur (Bac+2 ou plus) ne représente que 17% de la population, alors que la moyenne nationale est de 32%, et de 22% pour la Guadeloupe à titre d’exemple. La tendance est la même, 17%, pour les détenteurs de baccalauréat ou brevet professionnel équivalent, tout comme la moyenne nationale. Ils sont 23% sur l’ile à détenir un CAP ou BEP (25% en métropole) mais … 43% de la population saintmartinoise n’a aucun diplôme ou seulement le brevet des collèges. Un taux bien en deçà de la moyenne nationale qui est de 26%.

UNE ÉCONOMIE TERTIAIRE

Le tissu économique du territoire se caractérise par une activité essentiellement tertiaire. L’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale arrivent en tête avec 30% de l’activité. Contrairement aux idées reçues, le tourisme, à savoir l’hébergement et la restauration, ne se place qu’en troisième position (13%) derrière les commerces et la réparation automobile (14%). Viennent ensuite les activités scientifiques et techniques (12%), la construction (11%), les autres activités de service (10%), l’industrie (5%), et enfin le transport et l’entreposage (4,5%), l’agriculture, l’élevage et la pêche (0,5%). A l’exception de l’agriculture, de l’élevage et la pêche (mais avec un petit échantillon d’exploitants) et de la construction en hausse, respectivement de 20% et de 41%, toutes les autres secteurs d’activités enregistrent une baisse d’activités.

A suivre dans notre prochaine édition, le point sur le logement.

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