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Projet One Shark SXM : Le Groupement d’intérêt Public (GIP) se met en place

Par Valérie DAIZEY
29 juin 2023

Annoncé en début d’année 2022 et après avoir accusé quelque retard, le GIP One Shark vient d’être installé. Alloué d’une enveloppe d’environ 500 000 €, le GIP qui pourrait avoir vocation à s’internationaliser, a pour objectif de mener des actions de prévention mais aussi de connaissances des requins qui sont observés dans nos eaux, sans pour autant surestimer le risque et nuire à l’attractivité du territoire. 

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Réunissant pour l’heure la préfecture de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, la Réserve Naturelle de Saint-Martin, l’association des métiers de la mer Métimer, le conseil de l’ordre des médecins pour les Iles du Nord et l’association de syndicat des pêches, Swali-Fishermen, le GIP est ouvert à d’autres acteurs qui seraient les bienvenus. Pour rappel, c’est en décembre 2020, à la suite d’une morsure fatale par un requin, perpétrée sur une femme touriste américaine qui nageait dans les eaux de la Baie Orientale, à Saint-Martin, puis un mois plus tard d’une morsure non mortelle cette fois mais grave, d’une autre personne qui était située à Saint-Kitts, à une distance de 85 km de Saint-Martin, qu’Eric Clua, vétérinaire et docteur en biologie marine, spécialisé en écologie comportementale des grands squales, s’emparait du sujet pour notre territoire. Selon lui, et venant contrecarrer les études antérieures faites sur les morsures fatales de requin préconisant une pêche intensive des individus, le directeur scientifique du projet One Shark invite à une approche écoresponsable, venant étudier les comportements des requins qui peuvent être déviants. Ce qui serait le cas du requin auteur de la morsure fatale à Saint-Martin et de la blessure grave à Saint- Kitts, les analyses ADN ayant prouvé que c’est le même spécimen.

APPROCHE SCIENTIFIQUE ÉCO-RESPONSABLE ET ACTIONS DE PRÉVENTION

Appliquant par conséquent cette stratégie consistant en la mise en place de mesures de réduction du risque tout en poursuivant les analyses scientifiques et en préservant la biodiversité marine, le GIP qui a été récemment installé et dont Hadrien Bidenbach est le chargé de mission pour One Shark SXM, mise sur des actions de prévention, avec entre autre la formation des professionnels de la mer aux premiers secours et à la pose de garrot en cas d’attaque par un requin, une quarantaine de professionnels ont suivi la formation, mais aussi sur l’approfondissement des connaissances scientifiques et techniques afin de mieux connaître le risque par une veille scientifique. Dans le cadre de ces études scientifiques, des pêches non létales de requins tigres, l’espèce qui représente le principal danger, seront effectuées pour marquer la dorsale des individus afin de pouvoir les identifier et les suivre à l’aide de balises GPS. Les objectifs étant au mieux de retrouver l’individu auteur des deux attaques dans nos eaux régionales et tout du moins de mieux comprendre ce qui peut déclencher un comportement déviant pour cette espèce de requin qui n’a pas pour vocation ni habitude d’attaquer l’homme.

POSE DE PANNEAUX PÉDAGOGIQUES AUX ABORDS DES PLAGES

S’agissant de la prévention du risque, des affiches créées en lien avec l’Office de tourisme devraient être posées aux abords des plages, dans un souci de pédagogie, sans pour autant effrayer les populations locales et touristiques. « La présence de requins dans les eaux saint-martinoises est importante dans la biodiversité marine. Il nous faut traiter le risque sans en faire un risque majeur », insiste le préfet Vincent Berton. A ce titre, Saint-Martin fait office de précurseur pour tester cette approche potentiellement plus efficace, éco-responsable et capable d’éviter une crise requin catastrophique sur le plan économique pour des économies insulaires directement dépendantes du tourisme balnéaire. Ce projet apparaît ainsi comme une approche novatrice qui pourrait être exportable dans les autres outre-mer français, voire à l’étranger. Le préfet Berton souhaiterait dans un premier temps rendre ce GIP One Shark international tout en restant centralisé à Saint-Martin, en le développant auprès des îles voisines, Saba, Saint-Eustache, Saint-Kitts et Sint Maarten, pour une mise en commun des moyens et des résultats.      

Valérie DAIZEY

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