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Les entreprises de l’Auberge de Mer sommées de quitter les lieux !

Par Valérie DAIZEY
16 octobre 2018
 
Les commerçants, restaurants et autres exploitants d’entreprises, au total une dizaine d’entrepreneurs, installés dans l’immeuble de l’Auberge de Mer sur la Marina Royale, ont fait la fâcheuse découverte la semaine dernière d’un arrêté portant « péril ordinaire » de l’ensemble du bâti, placardé sur l’une des devantures. Une dizaine de commerçants et exploitants qui emploient quelque trente salariés sont concernés par cette décision.
 
Les restaurants « Le Sous-Marin » et « La Petite Auberge des Iles », le magasin de décoration « Antipodes », le commerce de fruits et légumes « ANAP », l’atelier « SXM Marine Diesel », ou encore le prestataire « Dream Charters », … tous doivent quitter les lieux dans les meilleurs délais. La Semsamar qui gère la propriété appartenant à la Collectivité a été mise en en demeure par cette dernière de démolir la construction dans les deux mois à compter de la date de l’arrêté de péril, soit le 10 octobre 2018. Des commerces implantés-là, qui doivent débarrasser les lieux sans autres formalités, ni indemnités, ni proposition de relogement dans un autre local. Outre une trentaine de salariés concernés, c’est toute une vie pour ces commerçants dont certains sont implantés là depuis plus de deux décennies, et qui se sont endettés pour investir et développer leurs activités.
 
Abus de pouvoirs ?
 
Des commerces qui occupent certes le domaine public, mais pour lesquels il doit être précisé qu’en premier lieu, et durant de nombreuses années d’exploitation, ils étaient liés à la Samagest (filiale de la Semsamar) par des baux professionnels. Des baux qui donnent accès à des droits, en l’occurrence à des indemnités compensatrices, en cas de décision de la sorte. Car chaque fonds de commerces présente une valeur financière établie par ses bilans. Or, étant sur le domaine public, ces baux commerciaux ont été transformés ces dernières années en Conventions d’Occupation Temporaire du Domaine Public. Des Conventions qui ne donnent pas les mêmes droits et qui précisent noir sur blanc qu’une décision de démolition ne donne droit à aucune indemnité compensatrice.
La question qui est en droit de se poser ici est celle de savoir si ces commerçants auraient, dès le début de leur activité, accepté de signer une telle convention ? Etablis là pour certains depuis plusieurs décennies et ayant fait tous les investissements nécessaires pour le bon fonctionnement de leurs activités, il était alors délicat pour eux de refuser de signer cette convention qui leur a été signifiée après 2010.
 
En rupture de dialogue
 
A l’heure critique où l’activité économique est en berne, où de nombreux commerçants ont perdu leur outil de travail après le passage de l’ouragan Irma, où de nombreux salariés se sont retrouvés sans emploi, et à l’aube d’une nouvelle saison touristique qui s’annonce encore pour cette année « boiteuse », il est regrettable de voir de tels agissements envers des commerces qui ont su se redresser et continuer après le terrible événement vécu l’année dernière. D’autant qu’une seule réunion d’information entre les occupants de l’Auberge de Mer et la Semsamar a été organisée en juin dernier pour informer des problèmes rencontrés sur l’immeuble, et depuis c’est le silence radio. En fin de semaine dernière, les commerçants n’avaient même pas été informés personnellement de cette décision. C’est seulement le placardage de l’arrêté de péril ordinaire qui les a alertés.
Décidés à se défendre pour continuer d’exister, les entrepreneurs concernés ont décidé de se réunir en collectif et demandent instamment à être entendus par les autorités locales. S’ils n’obtiennent pas satisfaction, ils sont bien décidés à ne pas en rester là et s’en remettront à la justice. A suivre, donc.
 
Valérie DAIZEY

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