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Inauguration du centre d’hébergement d’urgence pour les hommes

Par Valérie DAIZEY
1 septembre 2023

Ouvert depuis le 5 juin dernier, le centre d’hébergement d’urgence pour hommes a été officiellement inauguré mardi dernier, en présence du préfet Vincent Berton et de son secrétaire général, Fabien Sésé.

Les hommes sans domicile fixe peuvent désormais trouver un lieu pour dormir, se reposer, mais aussi se doucher, prendre des repas, en clair, retrouver une dignité pour reprendre pied dans la vie. Les locaux situés dans l’enceinte de l’établissement Le Manteau/Alefpa, route du fort à Marigot, qui auparavant accueillaient uniquement un centre d’hébergement d’urgence pour les femmes, sont désormais destinés à l’accueil exclusif des hommes en urgence. Transféré par ailleurs, le centre d’hébergement d’urgence des femmes a ainsi laissé la place aux hommes. Quelque dix lits, financées par l’Etat dont c’est la compétence, à hauteur de 125 000 euros par an, réparties dans quatre chambres avec salles de bains sont en effet désormais disponibles pour eux. « C’est une première réponse à l’urgence sociale, pour laquelle nous nous sommes battus, qui reste certes insuffisante, mais qui pour autant va permettre de déclencher un parcours de réinsertion vers le logement, vers le travail », a expliqué le préfet Vincent Berton, tout en précisant que ses services allaient étudier le financement pour quatre places supplémentaires qui porterait à quatorze le nombre de lits disponibles. Des propos surenchéris par la directrice de la structure Audrey Gil qui explique que « les personnes qui sont dehors la nuit ne dorment pas, face à l’insécurité que cette condition pro- cure. Ces personnes, fatiguées, deviennent plus vite agressives. Depuis que nous avons ouvert le centre d’hébergement pour les hommes, le 5 juin dernier, on a pu constater une diminution de l’agressivité dans nos locaux », commente-t-elle.  

« SE PLIER AU RÈGLEMENT »

Le CHU pour hommes n’a toutefois pas encore atteint sa vitesse de croisière et est pour l’heure occupé à 90/95%. « Cette situation est normale, car au début les hommes sans domicile fixe ont eu des réticences à se plier au règlement du CHU, avec des horaires à respecter : l’accueil pour la nuit se fait entre 19h et 22h, et il y a une extinction des feux à 22h/22h30. Mais au fil du temps, ils apprécient de pouvoir dormir en toute sécurité et dans un lieu propre », continue Audrey Gil.

CONTACTER LE 115 QUI ORIENTERA VERS LE CHU

Pour être hébergé au CHU pour hommes, les personnes doivent d’abord passer par le 115, une plateforme téléphonique qui vient en aide aux personnes sans abri et en grande difficulté sociale, qui ensuite oriente vers le CHU. « Parmi les bénéficiaires, nous avons aussi des personnes qui sortent d’hospitalisation et qui sont dirigées vers nous par l’hôpital », précise la directrice qui rajoute que le Manteau n’assure pas de soins sanitaires. Pour une organisation optimale en fonction des moyens humains et financiers de l’Alefpa, les personnes sont hébergées pour une semaine à compter du lundi et elles doivent se faire en amont recenser par la plateforme téléphonique 115.

Cette nouvelle offre proposée par l’association Le Manteau/Alefpa vient compléter les autres dispositifs qu’elle gère : l’accueil de jour, le centre d’hébergement et de réinsertion sociale pour les femmes (CHRS), l’épicerie solidaire mobile, les pensions de familles. L’association dispose en tout d’une cinquantaine de logements. S’agissant de l’accueil de jour, ce sont quelque 60 à 70 passages qui y sont comptabilisés quotidiennement et une quarantaine de repas sont servis. La moyenne d’âge des usagers est de 45 ans ; la majorité étant de jeunes adultes et des personnes âgées.

 

ALEXIS

Alexis, 23 ans, retrouve confiance en lui et en l’avenir

Alexis peut désormais dormir en toute sécurité, dans un lieu propre. En rupture avec sa famille, cela fait trois ans qu’il est dans la rue et côtoie le Manteau/Alefpa. Il attendait impatiemment l’ouverture du CHU afin de pouvoir se consacrer pleinement aux petits jobs qu’il obtient auprès de l’ACED. « Le travail est physique… dans la rue on ne dort pas, ou très peu, on est toujours sur le qui-vive… et le lendemain, au travail, on est fatigué. Je suis vraiment heureux de pouvoir ici me reposer, manger, me laver, avoir des vêtements propres et être en forme pour aller travailler ». Reposé, accompagné par les équipes sociales du Manteau, Alexis envisage maintenant son avenir plus sereinement et il envisage d’intégrer dès le mois prochain le RSMA, puis de s’engager dans l’armée.

Hélène Bride, élue membre du bureau national de l’ALEFPA

Souhaitant renforcer sa représentativité dans les Outre-mer, l’ALEFPA National a décidé que désormais un quart des élus du bureau national représente les départements ultramarins. Ainsi Hélène Micot-Bride, ex-présidente du Manteau/Alfpa de Saint-Martin et administratrice Alefpa, a été élue membre du bureau national.

Daniel Dubois, devenu Président de l’association ALEFPA entend élargir l’engagement et son l’implication militante de l’association en prenant en charge les Outre-mer et la coopération internationale. Ainsi, Maryse Preira (Guadeloupe), Myliène Assouvie (Martinique) et Hélène Micot-Bride (St-Martin), ont intégré le bureau national en tant qu’administrateurs.  

Valérie DAIZEY

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